Jeune et folie
Le titre passe-partout et générationnel du premier film de Léonor Serraille a le mérite de la clarté : Jeune femme est un portrait davantage qu’un récit, un état des lieux plus que la construction...
le 7 juil. 2018
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J'ai pour habitude de donner leur chance aux premiers films et aux premiers livres, car je pense que ce sont dans ces œuvres que l'on trouve le vrai visage de l'artiste, sans contrainte commerciale, ni pression des studios.
Je ne pouvais donc que donner sa chance à ce film, couronne Caméra d'Or à Cannes .
Je ne suis pas d'accord avec le palmares de Cannes ces dernières années, et pourtant, sur ce film en particulier, je suis d'accord.
Ce film m'a capté des les premieres minutes, le premier quart d'heure est d'une fôrce rare, d'où ressort un désespoir, un sentiment d'un etre en perdition qui vous saute aux yeux, qui vous prends aux tripes, qui vous retourne.
J'attends de voir un film bouffi de SFX, présentant une telle puissance, une fôrce de ce niveau.
Ces premieres minutes vous emportent, ce passage à l'hopital, impose deja l'actrice, completement possedee par son personnage .
Et le film continue, et si le reste du métrage ne parvient pas à retrouver ce niveau, Il faut reconnaître que le niveau est içi très haut.
L'histoire peut paraitre basique de prime abord, elle est au contraire d'une complexité, d'une philosophie, qui mets KO nombre d'autres productions...
Içi, on a peut être le premier film serieux sur ce phenomene de l'adulescence, qui envahit notre societe depuis des années.
Oui, Paula est une adulescente, c'est une femme enfant à l'état pur.
Il suffit de voir le passage où elle fâit l'indien pour comprendre cela.
Paula, c'est un etre en perdition, une femme de 30 ans qui semble de par son comportement en avoir 20.
Le scenario décris avec une justesse de ton rare cet etat d'esprit, cette difficulté de s'inclure dans une societe qui ne donne pas de mode d'emploi, qui broie ceux qui se refusent à rentrer dans la norme, ect.
Cette histoire, c'est une tragédie qui se déroule devant nos yeux, on tremble pour Paula, en se demandant quel va être son parcours ...
Ces diverses pérégrinations ne peuvent qu'inciter le spectateur à une introspection, a une remise en question profonde ...
Ce film c'est une mise en abyme de la societe, de ce qu'elle impose à autrui, et l'on ne peut que se dire que ce film incite le spectateur à prendre sa plaçe dans la societe ...
Paula, cet electron libre, quasiment folle par moments, ne peut qu'incarner un miroir de nous meme ...
L'interprétation de Mlle Dosch est un point plus que positif, mais Il faut reconnaître qu'à certains moments, elle surjoue, elle en fait trop.
Autant au tout début, quand elle derive dans le métro, quand elle caresse le visage de cette femme, elle est parfaite, oubliant sa personne pour incarner Paula, autant à d'autres moments, elle en fait trop...
C'est peut être la le seul écueil de ce film, c'est un premier film, et il y a des choses en trop, comme chez Nicolas Bedos, qui lui aussi à frôler le chef d'œuvre ...
Peut être qu'en coupant certains passages un peu longs, sans grand intérêt, ce film aurait pu être un chef d'œuvre, en l'état c'est une surprise plus que brillante, et l'on ne peut qu'attendre avec la plus grande impatience, la suite de la carriere de Leonor Serraille ....
Créée
le 12 nov. 2017
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