Jeux d'enfants par Nienawisc
Je me rappelle...
J'avais 15 ans. Des hormones plein les veines, des boutons plein la face, la sève qui monte, tout ça, tout ça, idéaliste foireux un peu sale toujours affublé d'un sweat Ludwig Von 88. Je croyais au grand amour. Ma copine d'alors était ce grand amour, évidemment. Ensemble, on suintait d'hormones; de boutons, de sève et d'idéalisme encore plus fort, éclaboussant le monde tout entier de notre insupportable bonheur. Elle m'a montré ce film - qui était son favori - lors d'un bel après-midi d'été. Tout était parfait, vraiment. La brise chaude, les glaçons qui tintent dans les verres, bref, n'importe quel film aurait été fantastique dans des conditions pareilles.
Et pourtant.
Spécialiste de connerie au seuil de tolérance alors très élevé, je n'ai pourtant pas supporté. Overdose de filtres ocres, de dialogues d'huîtres mortes, mais surtout, surtout, la NIAISERIE. La NIAISERIE comme une nausée qui vous bouffe le ventre alors que vous regardez Jeux d'enfants, qui vous met dans l'embarras parce que c'est trop, c'est pas possible. Jeux d'enfants c'est mourir d'avoir trop mangé de barbe à papa. Intenable, écoeurant. Mais bon, je m'en fous, j'ai dit que j'avais bien aimé et du coup on a baisé. Deux étoiles pour m'avoir au moins permis ça.