Brian Garfield adapte pour l'écran son propre roman sous la direction de Ronald Neame. Le roman original est un polar d'espionnage tout ce qu'il y a de plus classique et devait initialement être adapté fidèlement à l'écran. C'est Ronald Neame qui suggéra d'en faire une comédie et obligea son auteur à réécrire son scénario en ce sens. Ce mélange de genres était encore assez inédit à l'époque et a du dérouter son public. Aujourd'hui ce film est quasi oublié. Pourtant il n'a rien perdu de son piquant. Car Ronald Neame a su ici rendre moderne le burlesque. L'hommage est officialisé discrètement dans un des premier dialogue du film entre deux espions: "Pourquoi se courir après ? Nous aurions l'air de Laurel & Hardy". Et c'est pourtant bien ce que va être le film, un jeu du chat et de la souris entre Kendig, qui menace de publier ses mémoires, et les agences d'espionnages qui essaient de l'en empêcher. Exactement ce que faisait Mack Sennett et ses policemans au début du cinéma à Hollywood. Evidemment la mise en scène est ici bien plus élaborée et subtile. Il n'y a d'ailleurs que très peu de course poursuites. Tout l'intérêt du film est plutôt de voir les stratagèmes que l'espion rebelle déploie pour ridiculiser ses camarades. Ce qui fait de lui un très bon divertissement qui étonnement marche toujours. Une deuxième vision, permet de capter des indices qui nous avaient échappée la première fois et qui annoncent la suite du film. (Procédé qu'utilisera aussi Paul Verhoeven dans son "Total recall"). Tourné en 1980, son style est encore bien encré dans l'esprit des année 70 ce qui fait de lui un des derniers représentant de l'age du Nouvel Hollywood. Passé inaperçue à l'époque, il n'est pas impossible que l'on redécouvre ce film un jour...