La chanson du pourquoi du comment : https://youtu.be/h7uUaYgmfec


« Les copains bien peignés, avides de revanche
Pour eux la résistance se jouait sur les planches
Tout le monde vêtu de costum’ de SS
La pièce était bien bonne, promise à une liesse.


Car la troupe avait fait les choses comme il faut
La parodie paraissait officielle. Bravo !


Les censeurs débarquèrent, craignant l’homme à moustache
Interdisant la pièce de peur qu’il ne se fâche
Faute de trouver mieux : Elseneur, les voici…
Retour au soliloque « To Be or Not To Be ! »


Et Maria avait fait les choses comme il faut
Son amant la rejoignait dans sa loge. Bravo !


Beau, jeune et dévoué – l’inverse du mari –
C’était un bombardier partant pour Varsovie
La guerre est déclarée ! La Gestapo, en chasse,
Comptait parmi ses rangs de sacrés dégueulasses.


Les nazis avaient fait les choses comme il faut
Leurs espions traquaient les résistants. Bravo !


Toutefois les Tura, habitués à prétendre
Sur scène et en-dehors, surent’ comment se défendre
Contre l’absurdité d’un régime inhumain
Remirent leurs costum’ de SS, les malins !


Car la troupe avait fait les choses comme il faut
Le grotesque pris à son propre jeu. Bravo !


Maria approcha Sobinski – un pervers –
Le séduisit et le livra à ses compères
En se grimant pareil à cet espion nazi
Joseph put s’infiltrer jusqu’au cœur du Parti.


Les Tura avaient fait les choses comme il faut
La barbe et les cheveux paraissent vrais. Bravo !


Cependant la manœuvre n’était pas sans risque
Sauf quand en face on a Ehrhardt et Schultz, puisque
Les deux soldats SS derrière leurs galons
Se faisaient – c’est peu dire – bien prendre pour des cons.


Adolf n’avait pas fait les choses comme il faut
Ses hommes étaient de vrais hurluberlus. Ballot !


Pour renverser Hitler, il fallait maintenant
L’enlever en secret, et en remplacement
Faire confiance à Bronski, son sosie en tous points
Bien aidé par Greenberg, son comparse hamletien.


Le destin avait fait les choses comme il faut
Le temps de jouer Shylock était venu. Bravo !


Car dans cet univers, où chacun a sa place
Même les seconds rôles sur nous laissent des traces
Belle bande attachante d’egos talentueux
Qui prirent cette guerre pour rien d’autre qu’un jeu.


Car Lubitsch avait fait les choses comme il faut
Quiproquos et dialogues étaient exquis. Bravo !


Adieu ! les croix gammées, les portraits du Führer
Le théâtre triomphe et vivent les acteurs !
Les Tura de retour à Hamlet, tout heureux
Joseph a reconquis Maria – à moins que ?


Car Lubitsch avait fait les choses comme il faut
Jusqu’à l’ultime gag – que nous tairons. Bravo !


Car Lubitsch avait fait les choses comme il faut
Jusqu’à l’ultime gag – que nous tairons. Bravo ! »


[Article à retrouver sur Le Mag du ciné]

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le 1 sept. 2020

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Jules

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