Game over

De base, on le savait, ce film était une aussi bonne idée que l’organisation d’une Bar Mitzvah en plein Berlin en 1940.
Parce qu’avec ses 7 épisodes plus ou moins inégaux, la saga des Saw nous avait déjà offert des dizaines de membres découpés/arrachés/broyés, une quantité de sang qui gicle à en faire baver Edward Cullen, des multiples retournements de situation et d’estomac... A tel point qu’à la fin, ça en devenait plus casse-couille que casse-tête.
Alors enfin, en 2010, on avait eu droit à notre chapitre final, qui répondait aux dernières interrogations qu’on pouvait avoir, mais qui surtout, par définition, était bien censé être le dernier. Sauf que non, comme d’hab Hollywood t’emmerde bien cordialement, et se permet de redéfinir les mots : donc pour info, le chapitre « final » c’était juste le dernier avant que n’arrive le suivant. Malin.

Je critique mais au fond, j’avais trouvé les 7 Saw plutôt sympathiques. Certes, difficile de nier que le concept a eu tendance à s'essouffler ou à se perdre dans un gore toujours plus présent, mais la saga a su garder un semblant de cohérence, et un certain charme : le joyeux délire cochonnaille, pantin et magnétophone, l’ambiance « jeu » dont les participants n’ont toujours pas compris qu’il suffit de suivre les règles, le côté artiste-incompris de John Kramer qui semble croire que son « œuvre » est comparable à la chapelle Sixtine… Vraiment, tout ça avait de quoi attendrir.
Et le problème, c’est que Jigsaw envoie tout ça bouler. Son scénario charcute l’univers des Saw avec une tronçonneuse, et te pète les couilles au petit marteau. Du coup, la seule ingéniosité du truc réside dans le fait que le sentiment d’immersion est total, puisque la torture est aussi intense pour nous autres spectateurs que pour les protagonistes.

D’ailleurs, je préfère prévenir : dans ce dernier paragraphe, je vais spoiler à coup de fusil à pompe. Mais de toute manière, le scénario est une telle parodie des « puzzles » scénaristiques de la saga que ça ne sert à rien d’essayer de le préserver. Parlons donc de ce twist. Car non, la découverte d’un ultime acolyte sorti de nulle part ne s’intercale pas de façon crédible dans les précédents opus. Genre que John a fait passer 4000 tests à Amanda et Hoffman pour être sûrs qu’ils méritaient d’être ses héritiers, mais il n’en a fait passer aucun à un gars avec un potentiel revanchard pourtant très développé.

Et puis, voilà le top 1 des plus gros foutages de gueule du film:
1) Pourquoi les scènes avec John Kramer se déroulent-elles chronologiquement au début de la saga, alors que jamais l’acteur n’a eu l’air aussi âgé ? Un effort de maquillage, un travail en post-prod –le moindre effort de rajeunissement aurait été bienvenu.

Vraiment, ce film n’est que sawttise. Alors, je vous le demande : quand est-ce que la partie se termine (et pour de vrai, cette fois)?