Dans un passé alternatif qui débute après la Seconde Guerre mondiale, le Japon est en proie à des troubles sociaux et politiques. Le gouvernement créé alors une nouvelle unité d'élite militaire, qui doit notamment faire face à l'organisation "La secte", qui orchestre de violents attentats ayant pour but de fragiliser le pouvoir.
Ambitieux, Hiroyuki Okiura dresse le portrait d'un soldat d'élite fragile et défaillant, qui n'a pas été capable de tirer au bon moment face à une fillette dans un contexte d'affrontement social violent. Assez complexe sans être incompréhensible, il aborde l'espionnage et les rapports entre les différentes forces, l'ordre établi et ceux qui souhaitent le voir détruit. C'est aussi les liens entre les différentes polices où entre complot, manipulation et terrorisme, il met en place un Japon vivant dans la terreur et le chaos.
Alors, si quelques points laissent légèrement à désirer à l'image des métaphores liées aux animaux et aux contes qui en deviennent un peu trop démonstrative, ça n'empêche pas Jin-Roh d'avoir été une vraie claque. Le contexte, qui déjà à la base est assez fascinant, est parfaitement exploité et il en ressort une vraie atmosphère sombre et chaotique. Mais Hiroyuki Okiura n'en oublie pas les deux portraits humains qu'il dresse, celui d'une jeune recrue en proie à des doutes et celui d'une jeune fille mystérieuse, plus ou moins liée aux groupes extrémistes.
Mettant d'abord en place le contexte de l'histoire, ainsi que le traumatisme de la jeune recrue, Hiroyuki Okiura rentre peu à peu dans l'espionnage et le complot, là où les personnages vont vraiment se dévoiler et les tragédies vont inévitablement se mettre en place, pour se finir sur un final touchant et inoubliable. La peur est omniprésente et bien traduite par un graphisme adéquat débordant d'idées, à l'image de l'allure des soldats d'élite.
Une claque qui fait facilement oublier ses petits défauts grâce à son atmosphère de chaos et de terreurs, son ton pessimiste, ses passionnantes intrigues politiques, ses portraits humains et son final déchirant.