En tant qu’étudiant en informatique dans une école entièrement équipée de macs, je me suis senti obligé de regarder ce fameux biopic sur Steve Jobs. Je n’en avais pas entendu beaucoup de bien certes mais c’était mon devoir, ma volonté et ma mission.
Bon déjà je précise que je n’aime pas franchement Apple et que c’est d’autant plus vrai depuis la mort de Steve Jobs. Néanmoins le parcours de l’entreprise, sa stratégie marketing ainsi que le charisme assez atypique de Jobs étaient de bons arguments à la réalisation d’un biopic. Oui, il y avait des choses à raconter sur cette aventure et malheureusement le film ne s’y attarde pas vraiment et passe totalement à côté de son sujet. Je ne sais pas si c’est un manque de savoir-faire ou le choix d’une tentative de plus de choses tant dans les faits que sur la personnalité du mec d’approche foireuse qui en est la cause mais le film, d’origine axé sur la vie de Steve Jobs, est totalement incapable de cerner ne serait-ce qu’un dixième du personnage. Tantôt Jobs est évangélisé, ce qui est parfois assez gênant, tantôt le film tente de mettre en avant les failles de sa personnalité sans vraiment tenter d’approfondir cet aspect. Du coup le film ne va nulle part et ne raconte rien si ce n’est quelques évènements majeurs de l’ascension d’Apple. Et à ce titre-là, croyez-moi, il vaut mieux passer 5 minutes sur la page Wikipedia de Jobs. C’est moins chiant, ça prend moins de temps et ça raconte beaucoup plus.
Donc forcément vu que ça ne raconte rien, ça finit par être assez chiant, surtout si l’on connait déjà l’ascension d’Apple, d’autant plus que la mise en scène n’apporte absolument rien, souffrant d’un académisme consternant et d’une absence de prise de risques qui l’est tout autant. Il n’y a qu’une seule tentative purement artistique dans le film et elle se situe en tout début de long-métrage, dans les dix premières minutes. On y voit Steve Jobs les cheveux au vent, qui tournoie dans un champ en contemplant le ciel avec en fond sonore une envolée lyrique d’un orchestre de violons puis la caméra qui virevolte. On se serait cru dans du Terrence Malick au rabais. Ca ne dure que quelques secondes mais j’avoue avoir eu du mal à me concentrer sur le film après-coup. Du coup je suis quand même assez content que le film évite toute prise de risque par la suite, c’est certes un peu chiant mais au moins on ne tombe pas dans le ridicule et la surenchère.
J’avais mis la note de 5 avant de faire cette critique mais en écrivant je me suis rendu compte qu’il fallait que je baisse d’un point. Il n’y a pas beaucoup de qualités dans ce Jobs mais on ne peut pas le reprocher aux acteurs qui réalisent un job plus que correct, Ashton Kutcher compris. Et si le film manque franchement d’intérêt, il n’est pas forcément ennuyeux pour autant. J’ai regardé les deux heures de film sans broncher, ce n’est donc pas forcément mauvais. Les faits sont là pour la plupart, l’épopée au niveau factuel est plutôt bien retracée mais ça manque clairement d’un point de vue, d’une prise de position, de quelque chose qui aurait pu donner de l’ampleur à tout ça. Le film manque d’audace et de profondeur et aurait gagné à parler plus de Steve Jobs et moins d’Apple.