Laisse pas traîner ton fils...
[CRITIQUE CERTIFIEE SANS JEUX DE MOTS CAPILLAIRES]
Première rencontre avec CrAz et première mission, se reconnaître. Pas facile quand on est partis la fleur au fusil sans se donner la peine de se décrire l'un l'autre. Un SMS furtif de PFloyd plus tard pour nous résumer le look de CrAz, nous voilà, Noménale et moi, en train d'attendre devant le cinéma...tout ça pour nous rendre compte lorsque PFloyd arrive que nous attendions la personne qui était à côté de nous depuis 10 bonnes minutes !
Au programme, "Joe" donc. Un drame dans l'Amérique profonde. Une histoire de rédemption pleine de sensibilité. Ghost Rider chez les bouseux, en somme. Outre une galerie de personnages hauts en couleurs, dont une paire de stéréotypes ambulants (un père alcoolique qui dérouille son gosse, diantre, du jamais vu !), les décors, la manière de filmer, Tye Sheridan, tout nous ramène à un certain "Mud" sorti l'année dernière. L'histoire est différente, évidemment, il est question ici d'abattage d'arbres, d'alcoolisme et de droit chemin. L'oeuvre de David Gordon Green est également estampillée "cinéma d'auteur" et le tout se suit sans ennui deux heures durant malgré quelques maladresses. De séquences sérieuses voire dures à d'autres plus légères, voire pleines d'humour, car le film n'en manque pas. Une paire de scènes valent d'ailleurs le coup d'oeil, une en particulier, se déroulant dans un bordel, ou une autre durant laquelle Cage déploie son charme naturel dans un but pédagogique...
Nicolas Cage est hypnotique. http://img4.hostingpics.net/pics/486650Cage.gif
Non, pas hypnotique comme ça ! Disons qu'il joue ici particulièrement juste, l'un de ses meilleurs rôles depuis...pfiouuuu ! Rien de démentiel toutefois, mais il nous a habitué à apparaître dans une telle quantité de films douteux, que l'on est d'autant plus content de le voir réussir à faire quelque chose de potable dans un film plus intimiste. Tye Sheridan confirme tout le bien que l'on pense de lui. C'est un plaisir de suivre l'évolution de la relation quasi-paternelle naissante entre Joe et son personnage, Gary. Une belle carrière s'offre au jeune acteur s'il fait les bons choix, j'espère sincèrement qu'il ne demandera pas conseil en la matière à son partenaire à l'écran !
Avis de mes compagnons de visionnage recueillis à la sortie de la salle: globalement, ça le fait ! Une discussion autour du film entamée devant le cinoche et qui se poursuit dans un pub irlandais, alors que Galhy nous rejoint autour d'une table. Le film semble avoir convaincu, nous pouvons donc dévier vers les séries, tandis que l'on apporte à boire, et qu'une gigantesque pinte Hoegaarden blanche apparaît devant moi. Pinte que j'aurais volontiers levé à 2 mains si ça avait été swag. Hannibal, Doctor Who, In the Flesh, Dexter, Lost, Prison Break (oui ça a VRAIMENT dérivé !). En fond musical, Bruno Mars, l'album sans doute, très irlandais dans l'âme il va sans dire. Avec PFloyd, concours pour savoir qui succèdera au chanteur. Avril Lavigne ? Brian May ? Jusqu'à November de Tom Waits. Une année en musique. Celles du film sont d'ailleurs de belle facture, maintenant que j'y repense.
De sympathiques rencontres, un bon film avec Nicolas Cage, une bonne bière. Peut-on espérer meilleur dimanche ? Le dernier film de David Gordon Green est donc une réussite. Si on ne peut évoquer un coup d'éclat, le divertissement est bien là, l'empathie pour les personnages aussi. Une oeuvre authentik qui montre que tout n'est pas si facile, l'équilibre est fragile et la vie peut basculer en un instant. A l'heure où l'argent pourrit les gens, dans la forêt, au milieu de cools chênes, le Suprême Joe est star.