John & John
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le 19 mars 2012
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Petite coïncidence : j’ai revu l’autre jour l’excellent Le Monde de Nemo et j’épluchais le catalogue d’une plateforme à la recherche d’un film pas trop intellectuel que je pourrais regarder ensuite. Mon choix se porte sur John Carter, et je découvre en lançant le visionnage qu’il s’agit du même réalisateur que pour Nemo, Andrew Stanton !
Stanton est une pointure en matière d’animation : réalisateur du Monde de Nemo, de Dory et de Wall-E, il est également le scénariste de Monstres & Cie et des 4 (et bientôt 5) Toy Story. Pas n’importe qui, donc ! Pourtant, dans cette déjà longue filmographique, John Carter fait figure d’exception : il s’agit de son seul film en prises de vues réelles. Cet écart en live action était-il une bonne idée ? Pas sûr (et c'est même lui qui l'admet !).
Intellectuel, le film ne l’est pas, en effet. A l’ère de la conquête de l’Ouest, John Carter est un ancien capitaine de l’armée américaine qui s’est reconverti en chercheur d’or. Par un mystérieux concours de circonstances, il se retrouve propulsé sur la planète Mars (respirable, habitée par des humanoïdes et des bonhommes verts, et appelée par les locaux Barsoom), et est impliqué malgré lui dans un conflit entre deux clans qui mènent une guerre sans merci : la cité guerrière itinérante de Zodanga et les habitants de la cité d’Helium, dotés de vaisseaux à énergie solaire.
John Carter est l’adaptation d’un classique de la SF signé Edgar Rice Burroughs, A Princess of Mars, paru en 1912. Pour la petite histoire, le film détient sans doute la palme du plus long développement (79 ans !) car la pré-production est initié en 1931 par Robert Clampett, le réalisateur des Looney Tunes. Clampett prévoyait d’adapter l’œuvre en film d’animation. Année après année, Disney ne jette pas l’éponge malgré les difficultés, et ce n’est qu’en 2010 que l’enfer du développement prend fin et que le film, devenu live-action, part en tournage. Dans l’intervalle, Robert Zemeckis est approché pour la réalisation, mais décline l’invitation, arguant que George Lucas a déjà largement emprunté à l’œuvre d’Edgar Rice Burroughs pour son space opera galactique.
Andrew Stanton, auréolé des succès de Nemo et Wall-E applique ici la recette Pixar : une histoire en forme de grande fresque épique, des personnages fun (mention spéciale pour le gros chien supersonique), une bonne dose d’humour (j’aime beaucoup la séquence où John fait des bons de géants, dus à la différence de gravité entre la Terre et Mars) et des références aux grands classiques de SF et de Fantasy, de Star Wars à Mad Max. Tous les éléments d’un carton à la Disney étaient présents, pourtant la sauce ne prend pas vraiment, sans doute à cause d’un scénario trop alambiqué. A l’histoire de ce terrien propulsé dans un conflit entre factions martiennes se rajoute un arc narratif autour de trois mystérieux moines Therns, des quasi-dieux venus d’ailleurs qui s’impliquent en prenant parti pour les méchants dans la guerre, et dotés de puissants pouvoirs surnaturels. Un peu too much.
Heureusement, les effets spéciaux sont de qualité, et n’ont pas trop vieillis. La CGI possède de la texture, et les plans sont colorés et fourmillent de petits détails. Le casting est également bien fourni : Mark Strong incarne l’un des moines Therns, la voix de Willem Dafoe (qui double le personnage de Tars Tarkas, une créature verte à quatre bras peuplant Barsoom) est reconnaissable entre toutes, et Taylor Kitsch est crédible dans la peau de John Carter. L‘acteur n’a malheureusement pas beaucoup percé à Hollywood, hormis son rôle du Lieutenant Alex Hopper dans Battleship de Peter Berg. 2012 reste un peu son année phare jusqu'ici.
Avec son budget estimé de 250 millions de dollars (soit l’un des films les plus chers jamais réalisés, seulement dépassé à l’époque par Avatar) et une perte nette pour le studio évaluée à 80 millions, John Carter est considéré comme l’un des plus gros flops au box-office de Disney.
Pour conclure, John Carter est loin d’être un chef d’œuvre, mais reste un divertissement correct, pour un soir où l’on a envie de voir un film de Fantasy/SF en déconnectant son cerveau.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de science-fiction, Les meilleurs films de fantasy et 2025 : année cinématographique pétillante
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le 11 févr. 2025
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