Il est temps de rentrer à la maison

Vingt ans après sa dernière mission, John Rambo revenait en 2008 sur grand écran, l’occasion pour certains d’avoir la chance de découvrir enfin au cinéma les aventures de leur action hero préféré. Réalisé et toujours interprété par Sylvester Stallone, cette nouvelle aventure nous faisant voyager dans un endroit similaire à l’enfer, sera spectaculaire, impressionnante et sanguinaire. Rambo retrouve de son éclat pour une dernière aventure ne manquant pas de violence ni d’émotion.


La renaissance d’un héros


Deux ans après avoir ressuscité Rocky Balboa puis conclu en beauté son histoire, Sylvester Stallone ressuscite un autre de ses personnages fétiche : John Rambo. Tout comme Rocky, il fallait boucler la boucle, en terminer avec ce personnage, offrir une belle conclusion pour les fans. Depuis la fin des années 90, d’autres studios avaient envie de faire un Rambo 4. Ce n’était pas le cas de Stallone, ne trouvant aucun scénario assez fort pour le pousser à revenir. Il fallait un retour utile et justifié. 20 ans ce sont écoulés depuis Rambo 3. La première idée de scénario, une sorte de western moderne se déroulant au Mexique. Rambo était de retour en Amérique, acceptait à contrecœur de retrouver et ramener une jeune fille disparue au Mexique. Seulement, cette histoire ne représentait pas le personnage. Stallone voulait qu’il soit un homme perdu, parcourant le monde, ne rentrant pas encore en Amérique.


Après la guerre du Vietnam, puis la guerre froide, Stallone a fait de nombreuses recherches poussées, dialogué avec de nombreuses personnes, leur demandant quel conflit actuel était le plus meurtrier, le moins couvert par les médias. En apprenant la situation en Birmanie, les idées vinrent. Chaque Rambo tire son origine d’un conflit marquant et tragique dans le monde. Dans cet épisode 4, Rambo vit toujours seul, isolé du monde à la frontière Birmane. Là bas, les ravages des autorités font froid dans le dos. Les camps des réfugiés karen montrent ce que ces gens ont enduré et endurent toujours. Rambo se veut une fois encore collé à l’actualité. Qui plus est, la mise en scène, la photographie, la qualité d’image sale, et cette manière de filmer sera plus réaliste que tous les autres films de la saga.



« Tu sais qui tu es, de quoi tu es fait. Tu as la guerre dans le sang.
Tu n’as pas tué pour ton pays, tu as tué pour toi. Dieu n’effacera
jamais ça. Quand tu y es poussé, tuer devient aussi facile que
respirer. »



Choquant de réalisme


John Rambo veut choquer. Tout en évitant la violence gratuite, Stallone, allant cherchant conseils auprès de son fils Sage, spécialisé dans la restauration de vieux films d’horreur, retranscrit dans son film une violence brutale, barbare. Les balles font de sérieux dégâts. Jamais on n’avait vu ça dans un film d’action. Les membres se déchirent, les têtes explosent, le long métrage nous montre les conséquences de la guerre. Civils massacrés, viols, explosions, amputations, victimes de mines, giclées de sang, enfants kidnappés pour êtres forcés à devenir des soldats, rarement on avait illustré une telle violence à l’écran. Cette manière de la dévoiler, veut montrer les violations des droits de l’homme, abordant les thèmes du génocide et de la guerre. Ce n’est pas pour rien que ce film est l’un des meilleurs films de guerre.


Dès les premières secondes, le ton est donné, les images sont dures. Une boucherie. A force de voir de la violence surréaliste dans certains films du genre action ou horreur, on a finit par en oublier la vraie. John Rambo fait une piqure de rappel. Stallone, tout comme son personnage, ne fait pas dans la dentelle. Pas de place pour l’humour, pas de punchlines, aucune trace nanardesque, John Rambo, est on ne peut plus sérieux. Dans cet épisode, John apparait comme un homme fatigué, blasé, hanté par des souvenirs traumatisant, il a perdu la foi en l’être humain. Après tout ce qu’il a vécut, on ne peut pas le lui reprocher. On revient au point de départ, on revient au personnage torturé détestant ce qu’il est. A la base, Rambo, c’était du sérieux. Hélas, à partir de l’épisode 2, la saga c’est perdue en chemin. Stallone officiant cette fois en tant que réalisateur, il redonne à la saga son image d’antan.


Rambo fait face à une bande de militaires dégénérés commandés par un major sadique et pervers, pour qui la violence est devenue une distraction. De vrais animaux. Rambo, assistant à ça, rentrera dans une folle furie. Jamais on ne l'avait vu si remonté. Ca, on peut parfaitement le comprendre puisque nous aussi, face à ces séquences, la colère monte tant et si bien qu'on a hâte que notre guerrier fasse le ménage et rétablisse un peu de justice. Vous ne serez pas déçu de ce voyage au bout de cet enfer.



« Y en a aucun de nous qui à cet instant n’a pas envie d’être ailleurs
mais ça c’est notre boulot. On est comme ça. Entre vivre pour rien et
mourir pour quelque chose, à vous de choisir. »



Back to the jungle


Rambo retourne dans la jungle, ce qui correspond à sa personnalité. Avec Rocky Balboa, Stallone a prouvé qu’il pouvait faire des films aux succès critique et commercial. En serait-il de même pour John Rambo sachant que cette saga a toujours été assimilée au genre « action musclée sans cervelle » ? Contrairement aux épisodes 2 et 3, quelque chose saute aux yeux en voyant John Rambo : ce film a la personnalité du héros. Ce coté méfiant et brutal si on le cherche et s’il est face à de l’injustice. Résultat, John Rambo déstabilise parce qu’il sonne vrai, montre des choses horribles qui se passant vraiment, veut dénoncer les atrocités commises dans le monde parce oui, la Birmanie est toujours laissée de coté. Stallone, il va malmener tout le monde. Des fans de la première heure aux nouveaux venus, des plus sensibles aux plus à l’aise face à de la violence barbare. John Rambo fait une pierre deux coups : c’est divertissant, sa sensibilise les gens.


Chaque membre du casting est impliqué, chacun livre le meilleur de lui-même. Ceci permet d’y croire à cette histoire. Mention au jeu d’actrice de la ravissante Julie Benz. Authenticité, c’est ce qui définit cet ultime opus. Que dire de la bande originale composée cette fois par Bryan Tyler ? Magnifique, poignante, angoissante, terrifiante, Bryan Tyler respecte le travail de Jerry Goldmisth en récupérant même son thème principal. Vous vous apercevrez que certaines musiques ont des tonalités, des mélodies ressemblant à l’excellent The Expendables. Normal, le compositeur c’est occupé des musiques de la franchise. Bien plus qu’un film d’action divertissant, John Rambo attire l’attention sur son intrigue, fait réfléchir, réussissant à sensibiliser le spectateur au point de peut être lui donner envie de s’engager dans la cause humanitaire. Ce film mérite le plus profond respect.



« Il me faudrait une bonne raison pour rentrer. »



Au final, une conclusion si parfaite, si belle, si émouvante, si déchirante, on ne pouvait pas rêver mieux pour John Rambo. Notre héros de guerre, enfin en paix avec lui-même, peut enfin vivre comme un homme libre.

Jay77
9
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le 25 sept. 2017

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