Une fois n'est pas coutume, quand il est question pour moi de critiquer le dernier opus en date d'une franchise (à succès ou non) je ne peux m'empêcher de faire une rétrospective sur la franchise en elle même pour m'amener à sa résolution, le tout bien sûr, librement, sans l'encombre d'une volonté d'être parfaitement objectif. Et dans le cas de John Wick, cela fait d'autant plus sens car tout le monde ne s'y plonge pas profondément.
C'est pourquoi, je vous invite à le faire avec moi en vous proposant mon interprétation plus ou moins personnelle de ce gros morceau du cinéma d'action.
John Wick part d'un postulat en apparence très simple, celui d'un énième film axé sur la vengeance. Avec son premier opus, John Wick nous présente un criminel à la retraite, d'une part, meurtri de par la mort de sa chère épouse qui se verra remplacée symboliquement par un adorable petit chien (symbolique à ne surtout pas sous-estimée selon moi) et d'une autre, soumis par une forme de contrat sociale qui annonce la couleur si particulière des opus suivants !
Jusqu'ici, rien de transcendant. cela repousse les limites du spectaculaire et du bourrin (comme tout film d'action dernier cri) et c'est assez jouissif. On remarquera quelques subtiles et discrètes allusions d'ordre métaphysique sur la nature humaine, le deuil et les conventions sociales, mais rien qui ne prête à se triturer la tronche
MAIS, c'est sans compter sur John Wick 2 qui va vraiment marquer d'une pierre blanche le cinéma de genre action et propulser la franchise au rang de grand cinéma ! Car l'univers de John s'étend et tout ce qui paraissait accessoire dans le premier film va prendre une telle ampleur qu'on se retrouve au final face à une expérience tout à fait inédite !
Du cinéma d'action se voulant purement et simplement intellectuel. Mais qu'en est il dans les fait ? Et bien selon moi, c'est parfaitement réussit. John Wick, c'est la consécration du cinéma d'action au grand cinéma, pour ainsi, un anoblissement d'un genre jusqu'alors relayer au divertissement un peu bas du front
Alors par quoi cela se traduit il et comment l'univers s'est étendu ? Et bien vous vous souvenez du créancier du premier film ? Il donne la couleur d'une société criminelle ultra complexe et codifiée se voulant être un miroir déformant de notre société, impitoyable mais mettant hélas en lumière les carences humaines, celles qui nous poussent à la trahison de nos propres allégeances. C'est vrais. Comme on l'entend souvent dans cette quadrilogie, les règles nous différencient des animaux, mais desquelles parle t-on en fin de compte ?
Car pourquoi ces règles ? Pourquoi ces codes et ces grandes institutions que sont la table hautes ? Pour moi, c'est là qu'entre en scène le petit chien. Il est la loi naturel, celle que l'homme passe son temps à bafouer et, paradoxalement, le modèle auquel il prétend encore et toujours.
L'être humain est maudit par son libre arbitre, il est semblablement le furoncle de cette belle planète dont les règles sont inflexibles et inviolables. Car oui, quand les bipèdes que nous sommes viennent à la fouler, tout devient possible et donc, tout bon sens est constamment défié. Nous fixons des règles arbitraires car la nature ne nous a pas fait don de ses lois élémentaires contrairement aux bestiaux. Les souverains légitimes de cette planète qui savent d'entrée de jeu qu'avec mère nature, faut pas déconner.
Pour moi, cette quadrilogie est en résumé une fable à la fois panthéiste et anthropologique. Je pense que c'est plus subtile qu'un bête pamphlet misanthrope où l'homme doit être éradiqué à tout prix. Plutôt le récit d' une lutte de tous les instants pour l'homme d' essayer de maintenir un équilibre dans son existence là où les animaux auquel on fait souvent allusion ici sont exempt de cette contrainte et de ce défi...
Le pire ennemi de John Wick n'est pas le sage du désert, ni le deuil, ni le continental, ni la grande table ou que sais je, de même que son grand défi n'est pas d'affronter cet ensemble comme il le fait dans les films. John Wick est un gentil assassin et un gentil anti-héros, nénamoins, assassin et anti-héros il est et il restera. IL n'a pas renoncé à la partie. Il l'a juste perdue dans sa quête acaharnée de rédemption au lieu de s'avouer vaincu
Un personnage victime en soi d'une logique dans une logique. Prêter serment à une loi inflexible nécessite un esprit, pour le coup particulièrement flexible. Une réflexion qui ne déborde pas des règles et s'y astreint.
En réalité, la voie de la sagesse pour l'homme... Serait l'animalité.
En tous cas, voici mon interprétation de la saga John Wick
:-)