3 heures de bastons et d’exécutions finiront par vous rendre officiellement insensible à la violence. La durée des John Wick ne cesse de s’allonger depuis le première épisode, tout comme le monde auquel l’acteur se retrouve confronter, à tel point que l’on finit par se demander si cette planète n’est pas habitée que par des psychopathes à la solde de la Grande Table et que les gens normaux restent cloîtrer chez eux à l’abri des balles et des explosions. Au vu de la direction qu’emprunte cette nouvelle itération, on serait en droit de leur donner raison. Baba Yega dont la prime ne fait qu’augmenter (elle aussi) est toujours la cible des tueurs en tout genre qu’ils soient yakuza, russes ou français. Le héros n’a simplement pas dit son dernier mot et n’a pas fini de ravager l’entièreté des décors arpentés. « Ça s’arrêtera où ? » lui dit Winston, probablement lorsqu’il n’y aura plus personne à tuer. Cette fois-ci il s’agit de renverser l’ordre établi pour recouvrer sa liberté et enfin pouvoir jouir d’une retraite bien mérité. Le costume en Kelvar et les gros flingues sont de mise dans ce nouveau voyage aux nombreuses étapes touristique qui vont le faire passer par New-York, Berlin, Osaka, le désert Marocain et même dans les lieux les plus emblématiques de Paris. Chad Stahelski a la bonne idée d’envoyer balader les ramifications de son univers tentaculaire pour se concentrer sur la dimension épique de ses chorégraphies frénétiques.
Quelques petits nouveaux font néanmoins leur apparition, Donnie Yen y incarne un Zatoichi des temps moderne aussi bon pour manier la canne épée que le pistolet malgré son handicap majeur ; il est aveugle ; et se retrouve contraint de traqué son ami John Wick pour le compte du Marquis. Ce dernier interprété par Bill Skarsgard qui parle aussi bien français qu’une vache espagnol est le nouveau méchant générique de ce quatrième chapitre. Shamier Anderson rejoint également la distribution dans le rôle du pisteur, un mercenaire au look de baroudeur qui cherche à faire monter les enchères, il est accompagné d’un merveilleux chien, la gente canine étant devenue au fil du temps une donnée importante de la série. Chad Stahelski met les petits plats dans les grands et s’adjoint également les services de Scott Adkins que l’on reconnaît sans mal malgré sa surcharge pondérale, le bougre a beau peser 80 kilos de trop, il arrive quand même à lever les mollets comme un vrai karatéka. Outre ses décors de cartes postales habituels, un tas de lieu font écho aux opus précédents, à commencer par un nouvel hôtel Continental au cœur de la cité d’Osaka, les rues tentaculaires de Paris qu’arpentent des titis en béret surarmés sans parler des arènes immense dont l’agencement permettent de renouveler l’approche des affrontements malgré la redondance des mises à morts qui consiste le plus souvent à fracasser un adversaire à l’arme blanche ou bien à le maîtriser au sol pour lui tirer une balle dans la tête à bout portant. Sobre et efficace. L’action n’est pas pour autant dénuée de scènes spectaculaire tel que l’ascension étourdissante des 222 marches de la butte de Montmartre que l’acteur devra grimper avant de dévaler l’escalier de nombreuses fois sous l’œil de la caméra. A cela s’ajoute des courses poursuites à pied ou bien des joutes motorisées autour de l’Arc de Triomphe transformé en véritable zone de guérilla pour l’occasion.
Gros budget oblige, c’est un peu devenu la mode à celui qui pond le plan séquence le plus balaise jamais produit, et celui de John Wick Chapitre 4 est assez dingue en son genre avec sa caméra aérienne vu du dessus qui se balade à travers un appartement dévasté par les chevrotines explosives d’un fusil réduisant les ennemies de John Wick en charpie. Une nouvelle démonstration technique qui rappel la place prépondérante qu’occupe le jeu vidéo dans les influences du réalisateur, ici on pense à Hotline Miami. A défaut de se farcir du fan service à tout va, ce nouvel épisode est une sorte de menu maxi best of de tout ce qui se fait de mieux dans la saga, mais à la longue on ne peut pas s’empêcher de se demander où est-ce que le récit veut nous mener parce que tout cela serait moindre sans un minimum de dramaturgie. John Wick y étant dépeint tout à la fois comme un mari aimant certes mais également comme un ange de la mort invulnérable aux balles, aux chutes d’immeubles et aux accidents. Il n’est qu’un mort vivant condamné à une guerre éternelle contre une organisation en forme d’hydre dont les têtes repoussent instantanément. Finalement, c’est dans ces innombrables serments et règles solennel que le scénario trouve son point de chute pour clore enfin le débat et canoniser son héros comme il se doit. Après tout ça, on voit mal comment le réalisateur pourra encore justifier une énième volée de gros plombs, mais allez savoir, on ne sait jamais avec cet homme-là !
Si t'as atterri ici, c'est que toi aussi t'es un vrai dur à cuire qui aime les films de bonhommes. Alors si t’en a marre des féministes et des sitcoms romantiques de ménagères, rends-toi sur l’Écran Barge où tu ne trouveras que des vrais mecs qui portent leur baloches et règlent leurs comptes à l'ancienne en flinguant des hélicoptère avec des bagnoles. De la testostérone, de l'action, des fusillades, et des explosions ! !! !! AVEC DES PATATES PUTAIN !