Johnny Mad Dog, c'est un film de Jaen Stephane Sauvaire, produit par Mathieu Kassovitz. C'est l'adaptation du livre de l'auteur congolais Emmanuel Dongala, une adaptation très réussie, ce n'est que mon humble avis. En tant qu'africaine, ce film me touche à tous les niveaux.
Alors, Johnny Mad Dog, le titre est déjà évocateur. J'aime beaucoup les documentaires, j'aime aussi les fictions réalistes. Ici c'est un mix entre les deux et c'est très réussi. Le film raconte l'histoire d'une bande d'enfants enrôlés dans la guerre civile ( au Libéria) ça n'a pas vraiment d'importance, ça se passe dans plusieurs endroits en Afrique.
On va donc suivre leurs aventures. Il n'y a pas vraiment de scénario. On nous montre. On nous montre la barbarie, l'horreur des enfants soldats. La manière dont ils sont abrutis par les rebelles, les horreurs qu'ils peuvent commettre, la folie dans laquelle ils sont entrainés. Mais aussi leur côté "enfant" de la manière dont ils se déguisent. Les bêtises qui les font rire. Mais on voit surtout à quel point ont les a "détruits" à vie.
Cinématographiquement parlant, je trouve qu'il n'y à rien à dire. C'est un excellent film. Oui le scénario est inexistant, mais ce n'est pas gênant. Je le prend comme un docu-fiction. J'en apprend, je vois à l'image ce qu'on nous décrit dans des témoignages, ce qu'on sait qu'il se passe sans jamais le voir parce que ça ferait trop mal.
Pour moi c'est ça le cinéma, pas seulement, mais ç'est important. C'est là qu'on se rend compte que c'est un art. L'art de montrer des images qui ont un sens. Et un artiste doit être engagé. On ne peut pas faire que des films drôle et juste divertissants. Il faut aussi prendre position, vouloir transmettre des messages. Montrer la vérité et que les spectateurs sortent en ayant des images fortes qui resteront dans la tête. Déclencher des débats, des questionnements.
Ici c'est tout à fait réussi. C'est un beau film.