Hey Jude
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Jojo, petit aryen de 10 ans en 1944, embrigadé par la propagande nazi au point d'avoir Hitler pour ami imaginaire, découvre un jour que sa mère héberge une adolescente juive.
Jojo Rabbit (2020), est écrit et réalisé par Taika Watiti, un comique multifacettes néozélandais connu du grand public pour le divertissant Thor : Ragnarok (2017), mais que j'ai découvert aux manettes de l'intéressant What we do in the Shadows (2014). Ce dernier projet, mené avec Jemaine Clement, nécessairement plus personnel, se rapproche de Jojo Rabbit par son humour absurde et décalé.
Absurde et décalé, Jojo Rabbit l'est assurément. Il tente le pari osé —pour ne pas dire sévèrement burné— de vouloir faire rire en parlant de la seconde guerre mondiale, sans glisser sous le tapis les atrocités du régime, notamment envers les juifs. Évidemment, The Great Dictator (1940) de Chaplin l'a déjà fait, et à une époque autrement plus sensible, mais la particularité de Jojo Rabbit est d'adopter le point de vue subversif des nazis par le biais d'un anti-héros en culotte courte —anti-héros au moins au début—. De quoi mettre mal à l'aise, en somme.
Certains auront donc probablement du mal à adhérer au concept, ce que je comprend parfaitement. Au début j'étais moi-même très hésitant. Il faut dire qu'on est pas aidé non plus par ce film américain parlé en anglais avec quelques mots d'allemand par-ci par-là et des accents à géométrie variable. C'est comme voir Marie-Antoinette parler anglais, il y a quelque chose qui cloche, et on a la désagréable sensation de subir l'hégémonie culturelle américaine. Et on a un peu de mal à comprendre rétrospectivement pourquoi Jojo, malgré sa famille de résistants, est déjà embrigadé par la propagande nazi avant même d'avoir intégré les jeunesses hitlériennes.
Malgré tout, le film a su m'entraîner dans son univers, grâce à une brochette d'acteurs irréprochables au premier rang desquels le jeune Roman Griffin Davis. La comédie est drôle, les moments dramatiques fonctionnent, les séquences émotions sont touchantes, l'ensemble marche bien et est plutôt subtil. La réalisation de Waititi est réussie, bien plus que dans What we do in the Shadows, par moments réminiscente de Wes Anderson et son Moonrise Kingdom (2012).
En fait, le principal reproche que j'aurais à faire au film est son utilisation du personnage d'Hitler, joué par Waititi lui-même. Ce personnage d'ami imaginaire ne sert strictement à rien, mis à part de ressort comique. Il n'apporte rien à l'histoire ni au personnage de Jojo et aurait gagné à être entièrement coupé au lieu d'être l'argument "marketing" principal et putassier du film.
Bref, Jojo Rabbit n'est pas sans défaut et ne convaincra pas tout le monde, mais vaut quand même le détour. Une découverte qui m'a personnellement charmé.
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Créée
le 9 févr. 2020
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