Il y a tant de choses à dire sur ce film, mais une chose est certaine, il prend aux tripes du début à la fin.
Le charismatique Joaquin Phoenix livre une performance hallucinante, il fonce droit vers l’oscar même si l’oscar n’est pas toujours très important ou gage de qualité mais il fera parler de lui et d’une certaine manière élèvera encore plus haut le film.
Ça lui fera du bien, c’est quand même une œuvre qui prend à contre pied la machine Marvel et qui nous montre ce qu’est réellement un « méchant », contrairement à un géant violet qui porte un gant. Un mal qui naît d’une société dégradée et dégradante.
On parle quand même d’un personnage écrit il y a 80 ans et qui s’est inscrit comme une figure incontournable de la culture populaire.
Je ne veux pas tomber dans le jeu des comparaisons de différents Joker, je m’y refuse ! Celui là est très différent du génie de Heath Ledger, ils ne doivent pas être comparés, l’un n’est pas meilleur que l’autre. L’un a un film entièrement dédié à lui et l’autre n’est pas le personnage central, ils ont chacun leurs interprétations et c’est inutile de chercher à savoir lequel est le meilleur.
Véritable film d’auteur qui arrive à retranscrire une atmosphère très particulière, très sombre bien-sûr mais aussi malsaine, on sait qu’un malheur et cela est amené si intelligemment que l’on est propulsé dans une véritable descente en enfer.
Le film contient de nombreuses influences au cinéma du grand cinéaste Martin Scorsese comme le film La valse des pantins ou le plus flagrant Taxi Driver avec des décors d’un New York sale, sombre miroir d’une société pourrie de l’intérieur et avec en son centre, un individu tourmenté au destin tragique.
Quel bonheur de voir un film pareil, le nombre de plans sidérants font directement écho aux nombres de frissons que j’ai eus.
Il est le Taxi Driver de notre génération, un film qui va compter dans l’histoire du Cinéma.
En sortant j’ai eu le curieux sentiment d’être fier qu’un tel film existe car dans une ère où les films de super-héros règnent et sont en majorité normalisés, ce film prend une place importante grâce à son esthétique qui frôle la perfection et où enfin un véritable auteur se fait sentir.
Je pense que dans quelques années, on parlera encore du Joker, qualité que de nombreux films ne peuvent se vanter d’avoir. Doit-je vraiment donner des exemples ? Ok ; Ant-Man, Shazam, Geen Lantern, X-men Dark Phoenix, ce genre de films que l’on oublie quelques heures après les avoir vus et tant d’autres films sans esprit et sans âme qui n’existent que par stratégie financière. Mais ils ont leurs rôles à jouer dans l’industrie du Cinéma, le problème s’est la place qu’il prennent dans les salles de Cinéma.
Chef-d’œuvre, ce terme à un peu perdu sa valeur à cause de son utilisation abusive mais je pense qu’il ne suffit même pas pour définir ce film.
Bon enfin il faut encore que je me remette du film, la meilleure solution s’est de retourner le voir !