Jusqu'où l'homme peut–il aller pour se sentir accepté dans une société qui ne le reconnaît pas ?
Dans une société en total déclin, la délinquance augmente et les magasins mettent la clé sous la porte. En plus de cette éternelle injustice, les riches s'enrichissent et les pauvres continuent de s'appauvrir. C'est dans ce contexte, à Gotham City, que vit un certain Arthur Fleck. Mais quelle finalité pour les personnes vivants dans une telle régression ?
Notre protagoniste, usé et punit par la vie essaye tant bien que mal de trouver sa place. Vivant seul avec sa mère à charge, ces deux personnages sont remplis d'utopie et tentent ainsi de survivre. Mais intéressons nous à ce fameux Arthur Fleck, rêveur timide, il s'octroit la possibilité de devenir humoriste et d'obtenir l'attention qu'il désire. Toutefois, les idées noires émergent, dans une société qu'il ne reconnaît pas et qui n'a jamais pu l'accepter tel qu'il est. Les services sociaux l'abandonnent, personne n'est sensible à ce qu'il raconte, et ses tourments ne cessent de s'amplifier jusqu'à son paroxysme. Seulement tout à une fin, et la fin justifie t-elle les moyens ? Arthur Fleck est l'étincelle qui à embrasé la flamme, une flamme qui à mis le feu à toute une ville au bord de l'implosion.
Mais en plus de révéler les réels problèmes sociétaux et sociaux, Arthur se découvre lui – même en prenant compte –pour répéter– que sa vie n'est finalement pas une tragédie mais une comédie. La folie n'est elle alors pas la meilleure façon de raisonner ?
Seulement, lorsque le déclic survient, installez vous confortablement dans vos fauteuils et admirez le chaos embellir une société qui n'a plus rien à perdre. Car c'est lorsque nous avons tout perdu que nous sommes libre de faire ce qu'il nous plaît. Détaché de toutes contraintes, le Joker naît et avec lui une ère de chaos. Nous nous sommes familiarisés avec ce personnage depuis maintenant quelques années, grâce aux différents acteurs qui ont endossé ce rôle plus qu'énigmatique : César Romero, Jack Nicholson, Heath Ledger ou encore Cameron Monaghan, excusez mon "oubli" pour Jared Leto.
Le seul point que j'ai à soulever est la durée un peu trop importante à laquelle le réalisateur nous soumet pour nous laisser découvrir le personnage du "Joker". Mais au contraire, à défaut de nous confronter à cette inaction, Philips nous laisse apprécier la lente transformation de notre protagoniste. Luttant pour générer un semblant de regard sur son être et se démenant à créer une certaine sensibilité sur ce que les personnes de sa classe sociale endurent. Et qu'est ce que c'est réussi, tout cela amené par une bande originale douloureuse angoissante et tourmentée.
En plus de tous ces propos, nous pouvons saluer ce jeu absolument dantesque de Joaquin Phoenix. Cet acteur, auquel nous ne pouvons plus reprocher grand chose, se dote de son plus beau sourire. Mais quelle interprétation, par son jeu, et sa transformation physique. Son rire s'empresse d'occuper notre ouïe et ses danses squelettiques de nous ravir les yeux. Une sompteuse photographie l'accompagne pour lui octroyer l'espace. La mise en lumière est brillante et nous ne pouvons que saluer ce sourire qui n'est pas resté si sérieux que cela. N'est ce pas ?