Il y a des films qui marquent une année, et apparemment le film très moyen de Todd Philips, Joker s'intègre dans le classement. Très moyen, pourquoi ? Posons-nous et réfléchissons à cet emballement médiatique presque invraisemblable qui a suivi la sortie de ce film.
La première qualité du film et peut-être la seule - c'est l'incroyable performance de Joaquin Phoenix qui ancre son talent dans le paysage cinématographique mondial. Jusqu'ici tout va bien.
Certes, ce film travaille l'esthétique jusqu'à l'overdose et c'est beau à regarder sur un grand écran de cinéma.
L'affiche elle-même renvoie à un univers d'éclat de couleurs et de noirceur, oui Joker est un film esthétique qui met en abyme la plongée dans le chaos d'un oublié de la société. Ce dernier devenant lui-même le chaos qu'il croit combattre en usant de la violence. Joker est bien l'anti-héros de Batman, son double maléfique...
Mais le film ne parvient pas à dépasser le manichéisme qu'il semble si fier d'afficher. L'objectif de ce long-métrage réside finalement dans un paradoxe, le réalisateur met en scène l'horrible personnage de Marvel dans son histoire familiale et personnelle pour mieux le pardonner, le comprendre. Dans quel but ? Tenter une analyse de la société ? Expliquer la complexité des êtres ? Mais nous parlons ici du Joker, celui qui dans les films de Christopher Nolan n'est ni plus ni moins que la négation de l'humanité. Ce personnage terrifiant qui glace le sang aux moindres mouvements. Les monstres ont aussi une histoire...mais ce n'est pas suffisant pour faire un bon film.
Beaucoup de bruit pour rien.