Après Le Roi Lion, c'est au tour de l’œuvre mythique, L'Appel de la forêt de Jack London d'être adaptée par des magiciens de la technique. Le spectateur peut découvrir avec joie ce gros toutou à l'écran dans la construction de son destin. Buck, né du croisement d’un « gigantesque saint-bernard » et d’une « chienne colley de pure race écossaise » donne du relief (par sa conception en prises de vue numériques et réelles) à la maxime célèbre de Nietzsche "Deviens ce que tu es" dans son essai Ainsi parlait Zarathoustra (1883-1885). Le toutou au grand cœur qu'est Buck connaît une histoire semée d'embûches et une relation complexe à l'Homme. C'est dans ses visions qu'il perçoit ce loup noir, une version supérieure de lui-même, un sur-chien pourrais-je dire. Car Buck trouve sa voie loin de son lieu de naissance et d'habitation du Sud de la Californie, loin de son quotidien les pattes au chaud en train de courir dans une pelouse fleurie.
C'est dans l'aventure et les épreuves que se forge sa personnalité. Dans le froid, la glace, le combat pour lui-même et pour ses congénères chiens de traîneaux qu'il devient. ll devient ce qu'il est par la force des événements et des crises qu'il connaît, au fil de ses rencontres aussi bien heureuses que malheureuses.
Mal reçu par la critique, ce film demeure pleins de qualités cinématographiques et techniques, il permet de voir que chaque être - à quatre pattes ou non - cherche sa destinée. Que cette dernière est surtout un voyage avant d'être une fin.