Le film réalisé par Todd Phillips marque par son audace et sa profondeur psychologique. Joaquin Phoenix livre une performance fascinante, transformant le personnage d’Arthur Fleck en une figure tragique et effrayante, capturant parfaitement la déchéance mentale et la solitude du personnage. Interprétant une toute autre facette que l'on ne retrouve par chez le joker de Heath Ledger (qui reste pour moi le meilleur incontestablement).
L'approche réaliste et sombre du film plonge dans les rouages d’une société oppressante, en faisant écho à des problèmes sociaux actuels tels que l'isolement, la maladie mentale et les inégalités. Le film fonctionne aussi bien comme un drame psychologique que comme une critique sociale, posant des questions sur la manière dont la société façonne ses monstres.
La mise en scène est magnifique, avec une attention particulière aux détails visuels, aux couleurs et à l’atmosphère oppressante. La musique de Hildur Guðnadóttir ajoute une tension palpable qui accompagne la lente descente d’Arthur dans la folie. L’absence de moralisation directe renforce la complexité du personnage, brouillant les frontières entre victime et bourreau.