Après une critique quasi unanime sur cet ovni hollywoodien dans un système dominé par les longs métrages super-héroïques, Joker avait tout pour plaire. Quoi de mieux qu'un film violent sur l'un des protagoniste le plus apprécié des univers DC Marvel ? Ce Joker avait tout pour plaire, un casting cinq étoiles, un méchant porté à son sommet derrière la caméra de Nolan au travers de l'interpretation magistrale de Heath Ledger puis bien avant par le formidable Jack Nicholson. Mais voilà, ce Joker ne convainc pas, s'emmêle dans un scénario digne de ses petits camarades DC de la Justice League et la pseudo révolution de l'ancien mode et peut être même d'un Hollywood perdu dans ses surproductions ne fonctionne pas.
Alors oui, ce film peut être badgé et labellisé "bon pour les Oscars" mais ces récompenses seraient à mon sens une injure au cinéma. Les acteurs et actrices sont au coeur du processus cinématographique et de l'oeuvre dans sa finalité. On aurait pu longtemps croire que la performance juste et magistrale de Joaquin Phoenix permettrait aux spectateurs de fermer les yeux sur un scénario à la limite de l'incompréhension. Comment un film porté par une un jeu d'acteur remarquable peut-il ainsi fermé les yeux sur la trame narrative ? Il est vrai que la monté en violence est savamment dosée jusqu'à atteindre un intéressant point de non retour. Pour autant, l'histoire paraît bien faible. A aucun moment la révolution clownesque ne prend aux tripes et le spectateur est en droit de se demander si le message des silencieux souffrant face aux riches avides de pouvoir est ici légitime.