Comme disait Foucault, le fou rappelle à la société sa folie. Dans le film, le Joker n'est que le symptôme d'une société arrivée au bout de sa folie. Il est la queue de comète d'une folie inconsciente et tabou : la folie du mépris social terrible des riches envers les pauvres, la folie d'une politique hypocrite faisant passer les privilèges de classe avant la salubrité des rues de Gotham City.
La folie d'une société du spectacle (pour reprendre le titre du célèbre ouvrage) ou, pour devenir soi-même visible, il faut jouer sa propre folie à l'excès en devenant un fou puissance mille pour se faire entendre. Pour se faire inviter et avoir une visibilité et une voix.
Sauf, qu'arrivé à cette folie extrême, la société n'a plus qu'une fin : la Révolution.