J’ai lu des critiques relatant de la pauvreté d’écriture du personnage principal, écrit comme un adolescent qui ne comprend pas la méchanceté et qui devient méchant en retour.
A mon avis, Joker nous apporte plus que la simple histoire d’Arthur. On est plongé dans un Gotham puant, où la haine tend à faire loi. Où personne n’est en sécurité. On est plongé dans un monde complexe où le bon n’existe pas. Seuls les mauvais et les méchants existent. Il s’agit d’un film terriblement pessimiste où la seule bonté percevable est lorsque qu’Arthur rencontre le jeune Bruce Wayne, et encore peut-on appeler ça de la bonté?
Le monde de Joker est viscéralement haineux. Le mépris des riches entraîne la haine des pauvres. Des pauvres incultes et simplets, dénués de réflexion, qui choisissent Arthur comme figure de leur contestation alors que celui-ci n’est rien d’autre qu’un déséquilibré en souffrance.
Ce film nous montre l’absurdité des foules, et qu’en finalité, rien ne compte plus pour eux qu’étancher leur soif de violence. La lutte sociale que les manifestants mènent pour plus de justice est démontée en un éclair lorsqu’un dégénéré comme Arthur commet l’irréparable, car ceux-ci s’identifient à son acte.
Joker n’est pas le portrait d’un fou. Joker est à mon avis le portrait de notre société malade, fracturée par la haine et le mépris. Fracturée par l’injustice, ceux qui y voient un appel à la révolution se trompent à mon avis.