Un couple d'acteurs de théatre a du mal à joindre les deux bouts avec leur métier ; c'est à peine s'ils font choux blanc sur scène. Quand en plus, leur vie sentimentale s'est effritée, car l'homme, joué par Claude Brasseur, a eu une relation extra-conjugale, c'est elle, incarnée par Miou-Miou, qui va rencontrer quelqu'un d'autre...
Premier film réalisé par Christopher Frank, au départ romancier, Josepha traite d'un sujet rarement évoqué qui est celui de la galère des petits acteurs. Petits dans le sens où ils n'attirent pas les foules, ne peuvent pas jouer sur leurs noms pour faire carrière, mais ils ont la passion chevillée au corps. Y compris lors d'une pièce où il doit y avoir quelques personnes mais ceux-ci s'ennuient royalement, même quand la pauvre Miou-Miou, de rage, arrache son chemisier face au public pour essayer de leur faire avoir une réaction, mais rien. Mais pour un premier film, je trouve que Frank a des qualités, comme savoir faire bouger la caméra lors des scènes au théatre, notamment une représentation de Hamlet.
Par contre, si au fond le relation entre Miou-Miou et Bruno Cremer n'est guère passionnante, c'est plus l'énergie que déploie Claude Brasseur qui me touche. A la fois pour tenter de récupérer sa femme, même si ça passe par des moyens discutables, mais aussi pour continuer d'exister en tant qu'acteur, jusqu'à ce coup de bol qui est de jouer du Shakespeare, et qui sait, un début de gloire.
Par contre, la pauvre Catherine Allégret n'est guère lotie, car non seulement, elle se fait gifler comme rarement par Claude Brasseur qui cherche sa femme, mais aussi elle a des envies sexuelles avec copine Miou-Miou... après que son amant lui ai découpé son chemisier de manière à faire sortir ses seins ! Comme dirait la chanson, si on parle d'actrices françaises dénudées à cette époque, elle y est passée comme toutes les autres...
Mis à part cela, Josepha, du prénom du personnage de Miou-Miou, est une jolie surprise, au nom de l'amour de ceux qui se battent pour exister sur les planches, et dont les origines littéraires du réalisateurs sont surtout présents à la fin lors du texte de conclusion. Mais ce fut une belle découverte.