Esthétiquement, c'est zéro. C'est un téléfilm bien pensant écrit par des libéraux de gauche. Sorte de version cinématographique de la théorie du fer à cheval, la violence appelle la violence.
Dans la banlieue de Metz, Vincent Lindon élève seul ses deux enfants dans la vingtaine. Le cadet est en prépa et s’apprête à partir pour la Sorbonne et l'autre est un facho sans diplôme, sans avenir.
Lindon en prolo c'est du déjà vu et c'est pas crédible.
Sans vision esthétique, la seule critique qui puisse se faire sur ce film, c'est une critique politique. Et politiquement, le film est ramassis d'imbécilité. Je parle d'expérience... hein voilà faut l'savoir...
Déjà, les réalisatrices ne connaissent rien à l'extrême droite. Elles ont dû à peine lire un article de Pierre Plottu sur Libération et se dire que c'était ça, l'esstrème droââââte. Spoiler : non. J'ai rarement vu des néonazis aussi peu crédibles que dans ce film. Ce sont des intermittents du spectacle à qui on a demandé de se déguiser en nazi. Tellement, ça passe à côté de ce que sont ces milieux.
Mais le gros problème du film, c'est qu'il ne sait pas de quoi il parle. Ce n'est pas un film sur un enfant qui dérive vers l'extrême droite. C'est juste Vincent Lindon mis en scène, versant des larmes de crocodile, pour dire "c'est pas bien d'être un facho" (sans jamais dire le mot). On aurait pu avoir le même scénario mais en remplaçant les nazis par des djihadistes que ça n'aurait rien changé. Parce que les réalisatrices ne s'intéressent pas à ce qui pousse à cette dérive vers les groupuscules néonazis. Vite fait, pour elles, c'est la colère et pas autre chose. Ce sont les fachés fachos d'un côté et de l'autre, les fachés antifachos. Et les deux se valent. Théorie du fer à cheval. Et Lindon finit par plaider pour l'acceptation de l'autre dans la bonne et bien pensante société de la démocratie bourgeoise (alors qu'il est syndicaliste à la SNCF mdr). Le film se fout bien de personnage de Fus. C'est le facho mais c'est Vincent Lindon que l'on met en lumière parce que c'est lui qui porte le message bien pensant final.
C'est un film commandé par Raphaël Glucksmann, j'en suis sûr.