Dies Irae (1943)

Il s'agit d'un film en noir et blanc, une adaptation d'une pièce de théâtre, se déroulant en 1623 au Danemark. Marthe une vieille femme est accusée de sorcellerie. Elle se réfugie chez Anne la seconde épouse du pasteur luthérien Absalon. Mais la sorcière est capturée puis elle est torturée et condamnée au bucher ... La première chose qui impressionne c'est l'austérité générale dans laquelle vivent les gens. Disons que cela ne rigole pas ! L'un des nombreux points forts du film, c'est son visuel. Certains plans évoquent des tableaux flamands avec les costumes traditionnels. Les éclairages très réussis intensifient les expressions des visages. Les lumières contrastées et les ombres portées sont expressionnistes. Les décors sont soignés et sobres montrant eux aussi l'austérité de l'époque. La musique est belle mais elle n'apparait qu'à certains moments clés. Il y a de longs passages sans accompagnement musical. Les bruits ont une importance dans ce film : les cris de la foule au loin, les cris des personnes suppliciées font froid dans le dos, le moindre grincement ... Le scénario est intense et prenant malgré un rythme particulièrement lent. Les dialogues sont excellents, concis, sans propos inutiles. L'interprétation est formidable, notamment Lisbeth Morin très touchante dans le rôle d'Anne. Bien sur ce film engage une réflexion sur la religion, l'intolérance, l'amour et la cruauté mais on peut aussi y voir une parabole sur le nazisme, le bucher représentant les fours crématoires notamment.