Au plus près
Inaugurant la période "pascalienne" de la filmographie de Robert Bresson, "Journal d'un Curé de Campagne" pose les jalons d'un style sans emphase, quasi liturgique, celui d'un cadre toujours plus...
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le 19 avr. 2018
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Journal d'un curé de campagne est l'un des derniers Bresson que je n'avais pas vu et je dois avouer que je suis un peu déçu, alors peut-être car j'étais fatigué lors du visionnage ce qui m'a empêché d'être totalement emporté par le film... D'autant plus qu'au début je trouvais certaines scènes réellement magnifiques, le regard d'une petite fille qui sourit après le que le prêtre demande à quelqu'un d'autre de réciter son catéchisme... ou bien tout simplement le regard du curé dans le vide... on voit toute la misère du monde, on voit que c'est un pauvre type...
On le voit manger son repas, enfin si on peut appeler ça un repas, du pain et du sucre trempés dans du mauvais vin... Il fait vraiment pitié, et pourtant j'éprouve de l'empathie pour lui, ce type qui débarque dans un village, ce type qu'on n'aime pas, qui se retrouve au centre de rumeurs, où on médit de lui, sans pour autant qu'on l'empêche de faire son service, mais assez pour lui pourrir la vie malgré tout.
J'aime beaucoup la voix off, les textes sont assez beaux et ça me donne presque envie de lire le livre au cas où Bresson cite directement le texte.
On a une scène qui m'a fait penser à Camille Claudel 1915, la scène où Camille et Paul Claudel échangent parlant de Dieu, où l'intensité va croissante... c'est un peu pareil ici (toutes proportions gardées) lorsque le jeune prêtre s'entretient avec Mme Louise et qu'il lui dit de se mettre à genou et d'aller en paix. J'aime ce genre de scène où la foi est au centre, où on en discute et où le personnel se met à se plier au commandement de l'homme de foi.
Enfin homme de foi... ici j'ai beaucoup aimé le traitement du curé, qui doute, mais d'une manière assez particulière, il ne peut pas prier, il n'arrive pas... C'est comme pour manger, il ne peut pas manger...
On sent toute la faiblesse morale et physique du personnage.
J'ai également apprécié l'atmosphère du film, c'est exactement comme ça que j'imaginais un village dans les années 30, entre les deux guerres, entre les bicyclettes, la boue, le Comte qui continue à se faire appeler par son titre bien que les privilèges aient été abolis... Tout ceci a un certain charme malgré tout... et ça en a d'autant plus un que c'est authentique, lorsque je vois les décors, les accessoires, j'ai vraiment l'impression de me retrouver dans la maison de mes grands-parents.
Après j'aurai aimé avoir plus de plans en extérieur pour sentir encore plus cette ambiance de village.
Mais par contre comme je le disais en introduction, si j'aime malgré tout le film, il ne m'a pas non plus passionné... je m'attendais à mieux, quelque chose de plus fort et de plus austère.
Créée
le 6 mars 2016
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