Non, non, et non, cette sauce ne prend pas, cessons ce massacre.

J'ai une tendresse sincère pour le cinéma français, un profond respect pour le travail de Vincent Lindon, et avant ce film, n'avais aucune sorte d'animosité contre Léa Seydoux.
Mais je dois admettre que là, ça n'a pas été possible. Au point d'ailleurs que c'est un des rares films en salle de ma vie (qui certes n'est pas des plus longues, mais qui aura usé des sièges de cinéma, pour sûr) qui m'aura fait quitter la salle avant la fin. C'était une heure proche de l'épouvante.
Des gros plans sans arrêt qui veulent faire de Seydoux la dernière icône de produits contre l'acné tout le long du film, des paroles inarticulées, ou un son mal maîtrisé qui rendent bonne partie des dialogues insaisissables sinon fades. De beaux costumes, pour sûr!, eux aussi passés à la javel d'une image trop froide, trop pâle et presque inhospitalière.
Même Vincent Lindon, le grand artificier des personnages sombres, bourrus, monotones et un peu ternes n'arrive à rien.
Seydoux pousse le vice plus loin, en surjouant comme un bœuf elle arrive cependant à ne jouer pas assez pour rendre ce personnage qui aurait décidément beaucoup à dire, à faire ressentir et à faire penser... et encore moins ses dialogues !
Alors pourquoi deux étoiles... D'abord parce que sûr un film qui traitent de cette période, les pont-aux-ânes ont été malgré tout rendus, à savoir : l'horrible condition des femmes de chambre et des gens de maisons, le carcan des femmes de petite naissance, et la petite bourgeoisie de campagne, la loyauté servile de certains employés parfois en dépit même de leur nature (ce qui n'est pas sans rappeler peut-être Roger-Martin Du Gard et ce genre de récits très vingtiémiste, très "il faut changer de siècle une bonne fois pour toutes, ces mœurs doivent cesser".).


M'enfin mince, faut pas pousser, il est nul ce film. On ne sait pas où il va, quand il va, au bout d'une heure passée de film on semble toujours être dans la scène d'exposition, c'est intenable. Bref, comme dirait l'autre, on aurait voulu faire une daube qu'on s'y serait pas mieux pris, pour sûr...

Marion_Ferrara
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le 4 avr. 2015

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