J'aime bien le cinéma de Jacquot, certes c'est pas top, mais une fois par an, ça surprend, ça fait un peu de bien... et c'est encore le cas cette année avec Journal d'une femme de chambre qui a très peu à voir avec Bunuel, ce qui lui permet de ne pas souffrir de la comparaison. Alors oui c'est un peu long par moments, surtout vers la fin, oui cette valise au début semble étrangement légère... Mais bon... Je trouve ça vraiment intéressant et plutôt pas mal du tout, parce que Jacquot c'est un peu un cinéaste du désir sexuel latent !
Et ça c'est cool ! Le mec il te fait Sade, il te fait au fond des bois, les adieux à la reine... c'est un peu la même chose là. Tu as cette fille espiègle qui pète un peu plus haut que son cul... et tu as ce jardinier brutal, viscéral, mystérieux... un vrai mec... il aime la France, il aime la terre, il veut sa propre affaire... Et il est ferme, c'est le genre de mec qui ne se fait pas bouffer dans un couple, contrairement au mari... Un type qui a une pudeur hélléno-chrétienne, un gars du nord qui se retourne pour pleurer...
Et le film vaut le coup d'être vu pour ça... pour Lindon...
Alors certes il y a quelques petits trucs drôles, le coup du furet par exemple... des réflexions intéressantes sur la condition de femme de chambre... Notamment sur les juifs, où le personnage de Seydoux dit que les juifs ne sont pas plus mauvais que les chrétiens, sous-entendu c'est la relation de domination du maître à domestique qui est problématique...
J'aime aussi le côté intrigant du film, ce qui passe très bien par la musique... tous les non-dit... les suspicions...
Ouais c'est pas top, mais c'est pas mal malgré tout.