Nelson Keece est un journaliste qui s’investit pleinement dans ses reportages, à la grande crainte de sa compagne. Pour un article sur l’alcoolisme, il en était devenu un lui-même. Pour un nouveau sur le travestisme, il se change en femme. C'est ainsi qu'il la rencontre d’un homme, assez troublant, qu’il retrouve le lendemain. Malheureusement, il le voit tuer une jeune femme. Stefan, c’est son nom, remarque Nelson. Il décide alors qu’il sera le prochain sujet du journaliste.


Journal intime d'un tueur en série aura eu raison de mon indulgence habituelle, n'arrivant pas à lui trouver de réelles qualités. Il rejoint donc la catégorie bien réduite de films à qui j'ai attribué un 1 lapidaire. En regardant le film, j’ai eu l’impression d’assister au téléfilm du dimanche après-midi. L’enquête mollassone, mais avec ce qu’il faut d’un léger parfum de scandale pour ne pas endormir le badaud. Le film qui n’a rien à dire, qui étire ses scènes pour tenir le format réglementaire, filmé sans aucune recherche particulière, incarné par des acteurs à qui il est demandé de jouer sans trop de vivacité pour ne pas faire fuir le spectateur qui veut juste éteindre son cerveau.


Le téléfilm qu’on regarde d’un œil distrait, en repassant les affaires de la semaine.


Et pourtant, à ma grande surprise, le film est sorti au cinéma, au moins aux États-Unis. Au casting, des acteurs habitués à des productions d’une certaine envergure, tels que Gary Busey, Michael Madsen ou Arnold Vosloo. Si Arnold Vosloo tire son épingle, grâce à une interprétation de Stefan entre charme et folie, les deux autres assurent un service minimum qui se contentent de quelques sourires froncés ou mimiques outrées.


Avec un tel scénario, le film n’a malheureusement rien à offrir, se contentant trop souvent d’utiliser les pires clichés. Le flic en charge de l’enquête prend l’affaire trop à cœur car sa petite fille a été tuée par un tueur en série. L’assassin du film tue parce qu’une jeune fille s’était moqué de lui plus jeune et en plus il se prend pour Dieu. Parfois, c’est à se demander si la scénariste n’a pas juste recopié les lignes de son manuel du débutant.


Il va de soi qu’il ne faut compter sur aucun approfondissement, sur aucune piste de réflexion. Rien qui pourrait amener le spectateur à s’interroger sur l’implication du journaliste dans un sujet, sur les valeurs morales du métier, ou sur la psychologie d’un tueur en série. Tout est évacué d’un grand geste de la main, ce n’est plus du premier degré, c’est encore au-delà, c’est la surface épidermique. Seule la présence de travestis dans un tel thriller des années 1990 sans aucun jugement moral est appréciable, mais c'est bien peu.


Pour enfoncer le clou, le film qui m’a été donné à voir sur DVD est de mauvaise qualité, avec quelques problèmes de son et de contraste des images. Mais le pire c’est le doublage français imposé, long et monocorde. Un puissant somnifère.


Pour le frisson ou pour la psychologie des personnages, on repassera. Rien n’est filmé de manière à ressentir la moindre excitation, ce qui est probablement plus une maladresse qu’une réelle volonté au vu des quelques piteuses scènes qui sont sensées être plus mouvementées. Le film est creux et n’a rien à offrir, malgré les promesses de son scénario. Pas un point de la réalisation n’est à relever, comme si toute l’équipe technique avait décidé d’en faire le moins possible. C’est une catastrophe, et pas du genre piteuse et amusante, celle qui est navrante.

SimplySmackkk
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le 10 mars 2020

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