Le film commence comme beaucoup de films de réunions de famille (ou d’amis comme ici) débute. C’est-à-dire avec la présentation des personnages séparément, le temps de courts instants, avant qu’ils n’arrivent dans la grande maison traditionnelle de ce type de retrouvailles. Ajoutons donc le côté fête de fin d’années propre à une bonne partie de ce genre de longs-métrages (ben oui Noël est la journée prédisposée pour de tels rassemblements au cinéma) et vous obtiendrez donc la comédie chorale parfaite pour se détendre durant le temps des Fêtes. De plus, elle commence bien, c’est plutôt amusant, les personnages sont bien croqués et annoncent un compilé de règlements de comptes, de petites révélations et autres quiproquos en rafale. Sauf que l’annonce d’une fin du monde imminente, au bout d’un tiers de ce « Joyeuse fin du monde », noircit le tableau des réjouissances et que le film prend un virage à 180 degrés vers une direction postapocalyptique quelque peu déroutante.
Et si l’idée est plutôt inédite et surprenante dans un tel contexte, elle ne nous convaincra qu’à moitié. On trouve déjà l’idée saugrenue, improbable même, que tous ces convives soient dans un tel état d’esprit au vu de la catastrophe (écologique mais d’aucuns verront un parallèle avec le Covid qui n’a pas lieu d’être) mais on se l’avale en étant tolérant et en attendant la suite. Lars Von Trier et son « Melancholia » avait déjà eu pareille idée (à un mariage) mais avec un traitement bien plus tragique et spirituel. Ici « Joyeuse fin du monde » semble avoir peur de son sujet et de ce croisement des genres quelque peu étrange et qui ne prend que rarement. Les personnages n’évoluent pas hormis le petit garçon et demeurent des vignettes répondant aux cases de toute comédie chorale. La sempiternelle scène des règlements de comptes est ratée et l’humour frais et corrosif du début s’efface devant la tragédie qui s’annonce.
En somme, « Joyeuse fin du monde » souffre de son côté bancal et constamment tiraillé entre deux genres (la comédie et le drame philosophique). Et le passage de l’un à l’autre se fait de manière plutôt chaotique. Les dialogues et situations ne sont finalement pas aussi piquants qu’espéré et tout cela semble finalement quelque peu inabouti. Il y avait du potentiel, on ne peut le nier, mais hormis quelques séquences réussies (la mort du couple formé par Lucy Punch et Kirby Howell-Baptiste) et des idées intéressantes mais mal exploitées (le comprimé pour partir sans souffrance), rien de bien fou à se mettre sous la dent tant les eux genres s’annulent l’un l’autre. En revanche, le pied de nez final contre les mensonges du gouvernement et des dirigeants est délectable.
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