Jean-Paul Belmondo a 51 ans en 1984 et joue, dans "Joyeuses Pâques" le rôle d'un séducteur de jeunes et accortes jeunes filles. ... Dès le générique - qui traine en longueur - il se tape une hécatombe de nanas dans toutes les positions et dans tous les contextes et toutes les situations. Attention, attention à la rupture d'anévrisme !
Heureusement que c'était pour du faux ... Je ne me souviens plus si à l'époque le Viagra existait déjà. Bof, il y avait la poudre de cantharide ... mais là aussi, attention aux excès.
Bref, ce film est tiré d'une excellente pièce de théâtre boulevardière de Jean Poiret. Effectivement le sujet - l'homme volage qui s'enferre dans le mensonge devant son épouse, pas dupe et qui s'en amuse - est typiquement le sujet d'un nombre assez considérable de vaudevilles sous toutes ses formes avec toutes les nuances et variantes possibles.
Mais ce type de sujet passe bien au théâtre parce les scènes dites "lestes" sont essentiellement suggérées et la priorité est aux dialogues et aux rôles de composition. Si le film s'était contenté de se concentrer sur le mensonge, sur l'adultère, d'approfondir les personnages, on aurait pu espérer avoir une bonne transposition de la pièce originale et possiblement un bon film.
Là, Lautner a fait la même erreur que De Broca avait faite une dizaine d'années avant avec "l'incorrigible". Dans ce dernier film, Belmondo jouait un escroc sympathique qui ne cessait jamais de faire des escroqueries. Il y en avait tellement que non seulement ce n'était pas crédible mais le spectateur frisait l'overdose. Et surtout, ça finissait par ne plus être marrant.
Ici c'est pareil, ce n'est pas des escroqueries qu'il est question, mais des plans cul (pour parler moderne). L'homme qui saute sur tout ce qui bouge. Et les nanas qui n'ont rien dans le citron, c'est bien connu, ne peuvent que tomber en pamoison devant ce quinquagénaire qui a de beaux restes mais qui a aussi pas mal d'heures de vol. Moi, franchement, à leur âge, ... Certes, il y a l'argent ...
Bien sûr, le film est là pour mettre en scène Belmondo, rien que Belmondo et faire une valse étourdissante de ses capacités. Ah ça, il mouille le maillot, le Jean-Paul (à défaut d'autre chose). Mais comme j'avais dit pour "l'incorrigible, trop c'est trop. L'excès nuit.
A part Marie Laforêt, à qui j'accorde une certaine subtilité dans son jeu, il y a peu de seconds rôles capables de tenir la réplique face à l'ouragan Belmondo. Michel Beaune, la jeune Sophie Marceau et Rosy Varte ne sont pas de taille. Ou plutôt, devrais-je dire, Lautner ne leur laisse guère d'espace. Et c'est très dommage.
D'un point de vue mise en scène, était-il vraiment nécessaire de faire toutes ces cascades, très convenues et longuissimes, de voitures? Heu, la réponse est oui car c'est ce que demande le public et la prod l'a bien compris. D'autant plus que c'est Belmondo qui les réalise lui-même, donc oui, et je suis tenté de dire : Quel homme ! "Il sait vraiment tout faire le coco": draguer les petites mignonnes et conduire une ambulance en provoquant un accouchement. C'était la séquence drôle comme celle du cornet à glace à deux boules qui coule le long du cornet.
Pour moi, c'est un film de Lautner à oublier ...