Il est toujours fascinant de voir comment certains films d'horreur japonais, surtout dans le genre du kaidan-eiga ou yurei-eiga (les films de fantômes japonais), avec leur économie de moyens et leur subtilité narrative, ont pu à ce point marquer les esprits. Fin 90/début 2000, ils étaient en feu, les mecs. Tellement qu'ils ont durablement impacté le monde et le genre horrifique entier. Alors Ring, évidemment, de Hideo Nakata, qui arrive le premier en 1998. Mais aussi Ju-on, réalisé par Takashi Shimizu, qui s'impose pas mal lui aussi. Le film, à l'origine pensé pour le marché de la vidéo (le fameux format V-cinema au Japon) et sorti en 2000, a été ensuite réadapté et entièrement retourné avec des moyens plus conséquents en 2002 pour le cinéma. Succès fulgurant, et mérité selon moi. Écrit par Shimizu lui-même, Ju-on, gorgé des spécificités locales, imprégné de son imagerie particulière et de son ambiance mortifère, se développe en une expérience assez unique (en tout cas pour l'époque), assez glaçante, mais surtout hyper efficace. 22 ans plus tard – après des remakes ricains, des suites, des préquels, des reboots, des tout-ce-que-tu-veux, et de toute façon avec une grammaire et des imageries reprises, pompées, siphonnées un peu partout à tel point qu'on n'en pouvait plus – 22 ans plus tard, disais-je, se replonger au cœur de la vague fait quand même un bien fou et permet de mesurer à quel point ce "ground zero", dont les ondes concentriques se répercutent dans le genre encore aujourd'hui (souvent pour le pire), a tapé en plein milieu de la cible. Millimétré.


L’histoire : Une malédiction naît lorsque quelqu'un meurt dans une grande colère ou une profonde tristesse. Ceux qui entrent en contact avec ce lieu maudit se retrouvent eux aussi condamnés.

On ne peut pas faire plus simple. On ne peut pas faire plus simple, mais Takashi Shimizu va complexifier le déroulement de son récit par une structure narrative éclatée, non linéaire, chapitrée. Alors évidemment, on n'a jamais rien sans rien, cet aspect déstabilisant peut freiner une certaine immersion immédiate. Cela dit, il faut reconnaître que ce sentiment qui, au prime abord, peut être frustrant devant la redondance de la mécanique – au final, l'enchaînement des chapitres pourrait être perçu comme un agencement de courts-métrages avec un fil rouge narratif – participe néanmoins et complètement dans sa finalité à véhiculer hyper efficacement une espèce de sentiment de déliquescence...


[...]


Critique plus détaillée sur notre blog ici :

https://lesgloutonsducinema.blogspot.com/2024/10/ju-on-grudge-takashi-shimizu.html

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le 16 oct. 2024

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