Juan of the Dead par cherycok
Un film de zombies cubain, avouez qu’il y a de quoi attirer l’amateur du genre à la recherche encore et toujours de tripaille et autres hectolitres de sang non ? Surtout que Juan de los Muertos a été nominé dans de nombreux festivals dont celui de Gérardmer et qu’il se traine une jolie petite réputation. Il ne m’en fallait pas plus pour me jeter dessus dès qu’une version sous titré en Angleterre a fait son apparition. Et en plus j’en ressors ravi. Elle est belle la vie quand même non ?
L’histoire en gros, une classique invasion de zombies dont on ignore l’origine (mais à vrai dire, on s’en fiche ^_^) à La Havane le jour de l’anniversaire de la Révolution qui va provoquer un vent de panique de la population qui, fuyant la ville, va partir vers Miami par la mer. Mais Juan et son petit groupe d’ami vont créer un groupe d’intervention dont le slogan est : « Juan de los muertos – Nous tuons vos êtres proches. » dans le but de se faire de l’argent parce que, comme le dit si bien le personnage principal du film : « C’est cela qu’on fait à Cuba quand les choses vont mal. ».
Et c’est le genre de répliques qui font de Juan de los Muertos bien plus qu’un petit film de zombie lambda, le réalisateur n’hésitant pas à égratigner dès qu’il en a l’occasion le régime de Fidel Castro, mais également les Etats-Unis… on reste dans un film cubain malgré tout… Et du coup, on s’amuse à essayer de décrypter les quelques messages cachés ci et là dans les dialogues d’autant plus que ceux-ci sont parfois hilarants.
D’ailleurs, l’humour est un des points forts du film, à commencer par les personnages parfois complètement crétins. Entre un héros à la cabine pas possible, son meilleur pote qui fait que des conneries avec son harpon, le gros baraqué bodybuildé qui s’évanouie à la vue du sang ou encore l’efféminé qui s’habille très moulant, on en a pour son argent en terme de clichés (volontaires). Mais pourtant ça marche ! Il faut dire que certaines scènes sont vraiment très réussies comme le passage chez la mamie et la découverte de ces « dissidents » (c’est comme ça qui les appellent) à qui il faut éclater le crâne pour qu’ils périssent.
Et question éclatage de crane et tranchage de gorge, le film n’en est pas avare. Même si au final pas si gore que ça, il possède néanmoins quelques passages bien funs avec des idées géniales comme lors de l’arrivée du yankee à la technique peu orthodoxe pour décapiter du zombi de manière industrielle, ou alors les armes qu’utilisent notre groupe de héros, à savoir le nunchaku, la rame, le harpon, les shuriken ou encore la batte de baseball. Ca change des coups de feu qu’on a l’habitude de voir et rapproche un peu le film, en plus de son titre Juan of the Dead, du désormais mythique Shaun of the Dead où les héros utilisaient ce qui leur passait par la main (33 tours entres autres). Quelques scènes se rapprochent d’ailleurs de ce dernier, sans doute histoire de faire un petit hommage au film qui a lancé la mode des comédies « zombiesques ».
Au final, ce Juan de lors Muertos est bien plus intelligent que le divertissement basique qu’il aurait pu être, sachant même être impertinent par moments. Il n’oublie néanmoins pas le fun que ce genre de film se doit de procurer au spectateur et nous pond un personnage de Juan assez exceptionnel.
Bien foutu, fun, rigolo, doté de jolies scènes d’action et parfois d’une inventivité bienvenue dans ce genre si saturé de nos jours, Juan de los Muertos m’a vraiment enchanté. Vivement conseillé !
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