Zombie killer number Juan
Juan de los muertos ou Juan of the dead est une réponse cubaine à shaun of the dead. Dans son titre comme dans beaucoup d'autres choses, il revendique l’influence de la zombie comédie de Pegg et Wright; et à la fois lui rend hommage tout en essayant aussi de profiter de manière un peu opportuniste de son aura. Le principe de Juan of the dead n'est donc pas d'une grande originalité. Là où Juan of the dead prend tout son sel et se distingue de son homologue britannique, c'est dans la satire de la vie cubaine des 50 dernières années sous le régime castriste. Pour le coup, le propos de Juan est plus à rapprocher de celui des films de Roméro. C'est une critique au vitriol du socialisme à la cubaine (les zombies sont appelés "dissidents" tout du long), comme du capitalisme illustré de manière assez drôle lorsque Juan décide d'ouvrir en plein chaos sa petite entreprise "Juan de los muertos, nous tuons vos êtres chers" se rendant vite compte de l'idiotie d'une telle entreprise lorsque le monde s'écroule.
Juan of the dead se révèle plutôt drôle même s'il faut une bonne dose d'humour noir, de "mauvais esprit" et une certaine propension à pardonner l'humour un peu idiot parfois, ainsi qu'un scénario qui ne tient pas vraiment debout si on l'observe de trop près, pour l'apprécier à sa juste valeur; mais on va quand même pas jouer nos esthètes sur ce qui est avant tout un film de zombie qui baigne dans la tripaille et les crânes fracassés à coup de pagaie!
Ce "zombie comédie politique" transcende donc ses influences que ce soit Pegg, Roméro, evil dead ou les films d'arts martiaux pour atteindre sa propre identité du fait qu'à la fin, ce Juan of the dead est une déclaration d'amour au peuple cubain un peuple qui comme son héro Juan, a survécu à Mariel, a survécu à la période spéciale et à ce qui est venu après. Un peuple de survivants donc et ce n'est pas quelques "dissidents" qui vont les abattre.