Je ne l'avais pas revu depuis sa sortie au cinéma, et j'en avais gardé un très bon souvenir ; il faut dire que j'étais le public cible à l'époque. 15 ans, amateur de blockbusters, de SF, de film d'action, on ne pouvait pas rêver mieux.
Aujourd'hui ?
Difficile à dire. l'aspect critique de la société est toujours pertinent, bien que le trait soit un peu trop forcé - probablement parce qu'on n'est plus en 1995, précisément une époque où les banlieux américaines semblaient sur le point d'exploser (cf. Demolition Man, deux ans plus tôt sur un thème similaire, les émeutes de Los angeles en 1992).
C'est donc une ville, Megacity, prise en étau, entre une loi implacable et une population qui étouffe (sous quoi ? La cause de ces émeutes n'est jamais mentionnée, peut-être laissée à l'imagination du spectateur), qui est le premier protagoniste de Judge Dredd, et elle est partriculièrement intéressante. Une petite visite aérienne de la ville nous en montre ses quartiers sympas... et le reste, le sol, crade, dangereux, violent. Le décor est conforme aux canons du genre (Akira, Blade Runner, Total Recall...) et on parvient à croire à l'immensité et au désepoir sauvage de cette agglomération dantesque. Le deuxième personnage, c'est bien évidemment Judge Dredd ; un croisement entre le T1000 (sa première scène, la moto, le pied posé au sol !) et Robocop, un être implacable, pourtant complètement humain, un flic, juge, bourreau, une réussite pour Stallone qui parvient enfin à jouer un Terminator à sa façon, ce héros passe par l'ensemble des clichés (en parlant de cliché, peu nous seront épargnés...) pour finalement vaincre l'adversité.
Les clichés ? Oui, évidemment, partout. Une touche humoristique avec un side-kick lâche sauf à la fin, une femme qui l'aide à s'humaniser, des puissants corrompus jusqu'à la moëlle, des scientifiques sans éthiques, un jumeau maléfique... Les clichés font partie intégrante d'Hollywood, mais à ce point, on frise l'indigestion - mais on ne l'atteint jamais, curieusement. Je ne serais pas étonné que la notice tvtropes.org de ce film soit la plus longue imaginable, mais là, ça passe. Probablement grâce aux décors, grâce à la personnalité du Judge, à l'interprétation de Stallone complètement raccord, à une caméra ou à une bande-son exemplaire, à la réflexion sur la justice et la loi, je ne sais pas trop, mais ça fonctionne.

Créée

le 27 oct. 2014

Critique lue 336 fois

5 j'aime

Pierre Marot

Écrit par

Critique lue 336 fois

5

D'autres avis sur Judge Dredd

Judge Dredd
SanFelice
6

The Grateful Dredd

Quand j'étais ado, j'étais un peu con. L'expression "ado con" est d'ailleurs, à mes yeux, un pléonasme (vous savez, un pléonasme, c'est une répétition inutile, comme "monter en haut", "prévoir à...

le 8 avr. 2014

49 j'aime

14

Judge Dredd
DjeeVanCleef
5

Jus de Dredd

Quoi de plus doux que de passer son dimanche après-midi à se mater des bouses. Un Stallone de l'époque où chacun de ses films était une chute jusqu'au niveau du dessous. De la spéléo...

le 15 déc. 2013

44 j'aime

17

Judge Dredd
hillson
7

Dur mais juste

Cette critique ne saurait en aucun cas être totalement juste ou objective. La preuve, elle ne sera même pas dure. Judge Dredd est l'adaptation d'un Comic, lui aussi. A vrai dire, je ne saurais plus...

le 6 août 2010

33 j'aime

2

Du même critique

Princesse Mononoké
Pierre_Marot
10

Critique de Princesse Mononoké par Pierre Marot

Évacuons rapidement l'évidence : la musique, l'animation, le dessin, tout est somptueux. Il est inutile de tergiverser, sur le plan technique, ce film est un chef d'oeuvre. Il ne sera pas nécessaire...

le 16 déc. 2014

31 j'aime

4

Mon voisin Totoro
Pierre_Marot
8

Mon voisin Choupi

J'ai vu Totoro au bon moment, je crois. Bien sûr, j'aurais pu le voir beaucoup plus jeune, à l'âge de Satsuki, j'aurais plongé comme les filles. Mais aujourd'hui, ça n'est pas moi qui m'identifie aux...

le 12 janv. 2015

24 j'aime

11