AVERTISSEMENT au néophyte : Ne pas lire de synopsis car je me suis fait couillonner (façon de parler) par certains sites qui racontent la fin, que Simone va... Mais non, cher lecteur confiant, assidu et bienveillant, je ne te ferai pas le coup de j'arnaque... Contente-toi de lire mon billet ! :p

Seconde collaboration de Simone Signoret avec Patrice Chéreau, Judith Therpauve est un film que je brûlais de découvrir.
Ceux qui connaissent ici et ailleurs mon admiration sans borne pour la Signoret ne seront pas étonnés.
J'attendais d'autant plus de le voir que dans le premier film du réalisateur "La chair de l'orchidée" La Dame n'a pas un rôle de premier plan.
Ma médiathèque l'avait à disposition mais après plusieurs tentatives infructueuses de mettre la main dessus, (emprunté, en réparation, dans une autre annexe, les archives du médiabus...) il a tout bonnement disparu de la circulation. Quant à se procurer une copie sur Internet, une VHS à 50 euro, ça va aller ! Depuis aujourd'hui 21 mars 2015, je l'ai trouvé en DVD et je l'ai en ma possession.
C'est vous dire si j'ai bondi de joie toute seule devant mon écran connecté à Internet ouvert sur ma boîte électronique : un courriel de ma cinémathèque d'amour qui me dit qu'il y a un changement au programme de ce mois et qu'une rétrospective hommage à Patrice Chéreau permettra de diffuser l'intégralité de son oeuvre cinématographique. Ni une ni deux, je prends RDV immédiat avec Simone pour l'une des séances programmées. Ma Simone.
La voilà dans un rôle qui lui ressemble : un rôle de femme multiple, à la fois veuve, grand-mère, professeur de philo, résistante et enfin patronne de presse. Un rôle à sa (dé)mesure.
Nous sommes dans un genre hyperréaliste, un film quasi documentaire.
Nous sommes avec 20 ans d'avance confrontés aux difficultés rencontrées par la presse écrite. Les problèmes de vente de concurrence des parutions de "gratuits", d'intégrité journalistique... Bon aucune allusion à la concurrence d'Internet, c'est dommage de ne pas l'avoir mentionné quand même, c'est important XD (joke, je précise quand même !)

Ceci étant dit le scénario, coécrit par Chéreau himself, nous montre le quotidien d'un organe de presse. A tous les niveaux. De la rédaction à la production. Là, c'est passionnant pour tous ceux qui s'intéressent au journalisme et à son histoire. Le matériel utilisé, les méthodes employées.
Dans ce monde d'hommes, une femme aux plus hautes fonctions, ce n'est pas courant. De nos jours encore mais alors à l'époque...
Le film débute par la visite d'une maison. Des planchers abîmés jonchés de divers objets, papiers et autres, des meubles vieillis, usagers. Des baies vitrées qui s'ouvrent sur un parc. On passe de pièce en pièce et on découvre ce qui a dû être une maison splendide. On sort et on voit une vieille femme en train de jardiner : Judith !
D'anciens amis de son époux viennent la solliciter suite à la mort de l'un des leurs. Elle doit reprendre la direction du journal local ! Après moult tergiversations, elle accepte. Un peu pour faire la nique à son gendre mais aussi avec la volonté de faire renaître ce journal.
Malheureusement, les objectifs des uns et des autres ne sont pas les mêmes. Ils veulent le nom de son défunt mari, sa réputation, une potiche en somme. Sauf qu'ils ont affaire à Simone ! Une femme avec un cerveau, des neurones et des idées. Elles ne seront pas du goût de tous. Une femme de caractère qui s'impose, ça ne plait pas, sa réussite encore moins. Elle sait se battre avec loyauté, à armes égales mais face à la manipulation et à la malhonnêteté, elle est désemparée.

Un très beau film féministe !
Rawi
8
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le 11 févr. 2014

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Rawi

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