Renée Zellweger brille dans ce rôle d'étoile déchue. Plongé au début des années 1970, le spectateur peut y suivre bien tristement une Judy Garland âgée d'une quarantaine d'années, malmenée et détruite par ce que les grosses productions hollywoodiennes auront fait d'elle. Toute la représentation, dresse le portrait d'une jeune fille victime d'un monde qui n'aura dès lors jamais cessé de l'engloutir depuis le grand succès du Magicien d'Oz. La chanson «Over The Rainbow» fait résonner l'incroyable mascarade qu'est la promesse d'une vie d'artiste pleine de rêves :
« And the dreams that you dare to dream,
Et les rêves que vous osez rêver,
Really do come true.
Deviennent réalité »
Renée Zellweger est diablement belle dans ce rôle brisé. Quelques scènes sont extrêmement fortes, comme celles où elle se retrouve fébrile devant un public auprès duquel elle n'est finalement que l'esclave. Tout tend à le traduire ; entre autre sa posture lorsqu'elle le salue d'une révérence. Ce geste sonne faux. Ce geste, littéralement, signifie : «je suis à vous, je vous appartiens, vous avez fait de moi ce que vous vouliez». De même qu'il sera dit lors d'une phrase justement placée, que Judy Garland n'est autre que «la fiancée de l'Amérique». Voilà une alliance des plus chaotique où les présumés contes de fées virent aux plus sombre des cauchemars.
Ce biopic est dans l'ensemble dignement porté par la prestation puissamment chorégraphiée de Renée Zellweger, instable et abîmée, comme le veut son personnage. Peut-être qu'il manque simplement d'un meilleur point d'ancrage et d'une mise en parallèle plus conséquente de la Judy Garland adolescente avec la Judy Garland quarantenaire.