King Julien
Après l'excellente surprise que fut Gummo, je continu ma lancé avec le deuxième film du bien barge Harmony Korine, cette fois le jeune homme se frotte au Dogme 95 créé par les danois Lars Von Trier...
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le 25 juil. 2015
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Je suis qu’un simple gars venant de campagne.
Pourtant, tu vois, ça fait plusieurs mois que ces images restent dans ma tête. Je sais pas pourquoi, ce film dégage quelque chose d’autre que l’odeur de mort venant de l’appart où vit la famille.
Ces images, ces sensations, c’est Julien Donkey Boy, un film où un schizophrène, qui a grandi dans une famille craignos avec un père vraiment horrible, met en cloc sa sœur, une danseuse qui a connu comme l’autre frère de Julien, la pression du daron.
Ce film fait partie d’un truc qui s’appelle le Dogme 95, c’est plus précisément le 6ème film de ce mouvement. En gros, la caméra arrête pas de trembler, les images sont dégueulasses et le son est parfois merdique dans le dogme.
Un chant d’une femme dans les champs. Un groupe de rejetés. Le rap d’un albino noir. Les moments de grâces dans la patinoire. Les habits de Julien.
Cependant, la force du machin c’est que le réalisateur, que je nommerai pas et t’façon tu retrouves ça facilement, se sert de cette esthétique crade pour faire une sorte de films entre potes issus de milieux vraiment pauvres et genre, ça s’adapte bien du coup au côté vraiment malsain du foyer de Julien et à la saloperie immense du père.
Et c’est de là que tout le film tire sa qualité: Julien qui est donc pote avec d’autres “freaks” comme on appel les gens qui ont quelque chose qui dérange tous les normies et qui du coup traînent avec eux beaucoup comme tu peux le faire avec tes potes, le film pose un regard hyper tendre sur eux, et au final, ce milieu “freaks” qui paraît repoussant au premiers abords s’ouvre complètement quand on voit plein de ces scènes de vie.
Finalement, la schizophrénie de Julien, on s’en tape.
Une poubelle tabassée. Un gosse s’entraînant à descendre et monter les escaliers. Un père qui arrose son fils. Un combat humiliant pour ses deux enfants. Les dîners.
Tout le conflit du film ne repose vraiment que sur deux points: la soeur qui va accoucher de son frère, car, qu’on le veuille ou non, c’est la merde et surtout ce connard de père. Imagine, tu grandis dans une famille ultra sportive, qui est obsédée par les capacités physiques et là ton gosse est schizophrène et qu’en plus il ruine la carrière de ta fille en la mettant enceinte. Il ne reste que le fils du coup, et ce fils se fait rabaisser par son père qui le ridiculise constamment, notamment en le faisant se battre contre Julien. D’ailleurs les choix de Werner Herzog pour le père sévère et Ewen Brenmer pour Julien (le mec qui joue Spud dans Trainspotting) est juste pertinent.
Les gros plans sur Julien. Le p
ère porta
nt un masque à gaz dans sa chambre. La séquence de patinoire.
La chute. L’intérieur d’un lit. Un mort né dans les bras.
C’est cette merde qui me fait quelque chose et qui reste collé à mon crâne.
Tu vois, c’est décousu, c’est crade, mais c’est à la fois magnifique et ça te tape aux tripes. L’émotion est là, j’ai pas besoin de te faire une dissert’. Je suis pas critique, théoricien, analyste ou essayiste,
je suis qu’un simple gars venant de campagne.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Regard tendre sur un monde sale: mon classement des films d'Harmony Korine
Créée
le 18 déc. 2021
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