Voir ce film m'a fait penser aux BD de Fred ; c'est exactement le genre de monde surréaliste qu'il aurait pu mettre en scène dans une de ses oeuvres (ou qu'il pourrait encore, puis qu'à ce jour il n'est toujours pas mort).
J'apprécie ce film pour ce récit surréaliste car malgré tout, il suit une certaine logique. J'aime bien Lynch, mais le n'importe quoi a ses limites, au bout d'un moment il faut un sens qui unifie les actions, même si la cohérence de l'univers dépeint diffère du nôtre. Les personnages sont bien construits et quel plaisir que de pouvoir les comparer entre les deux mondes.
L'on pourra tout de même regretter la longueur du film (pourtant il ne fait que 1h30) ; la cause en est certainement une forme irréprochable d'un point de vue esthétique (ces plans dans les escaliers à la fin par exemple), mais tout de même trop classique ; Fred se montrait efficace en BD parce que la forme prenait le relais sur la narration, l'auteur se permettait d'expérimenter sur son médium pour faire passer le temps. Et c'est ce qui manque à ce film, en fait. En plus, le sujet s'y prêtait à merveille.
Bref, Juliette ou la clé des songes m'a beaucoup plu, mais je regrette que le film ne soit pas expérimental. Au moins c'est très beau à regarder et je préfère ce film à 'Le jour se lève' auquel Prévert aavit participé (je compare parce qu'il s'agit d'un des rares autres films que j'ai pu voir par ce réalisateur).