Comédie dramatique de la vétérane hongkongaise Ann Hui, July Rhapsody déroule deux histoires tournant autour du même motif de la relation entre un enseignant et son élève.
Le film a pour toile de fond la crise que traverse un couple de trentenaires. L'enseignant, joué par Jacky Cheung, est un professeur de chinois frustré par sa condition sociale moins haute que celle de ses anciens camarades de classe ; la femme au foyer, interprétée par Anita Mui (dont ce fut le dernier rôle avant son décès), est perturbée par une histoire de passé qui ressurgit subitement et met en danger la stabilité de son couple.
Le film est plutôt bien mené et gère bien son rythme, s'autorisant même quelques scènes waïennes, quelque peu curieuses, mais qui lui donnent un cachet "moderne". Hui filme son histoire sans s'attarder sur ses côtés vicieux (immoralité de la relation prof-élève, crainte d'être découverte par l'entourage, répercussions sur la femme mariée...) pour plutôt se concentrer sur les parallèles mémoriels entre le présent et le passé.
L'ensemble est parfois un peu opaque pour le spectateur occidental, d'autant que les références à la culture sino-hongkongaise sont nombreuses et plutôt pointues. Le montage parvient cependant à rattraper cela en proposant des mises en miroir suffisamment explicites pour devenir signifiantes.
En revanche, quand vient la fin du métrage, un sentiment d'inaccomplissement s'empare de nous et laisse dubitatif quant à la morale (ou plutôt son absence) que la réalisatrice cherche à nous transmettre. July Rhapsody est une intéressante tentative de raconter une romance sans la rendre fantaisiste, ni la sexualiser voire même la sensualiser ; mais n'est-ce pas là, aussi, sa plus grosse faiblesse ?