La photographie est parfaitement quelconque, elle ne met pas en valeur ce paysage qui devrait pourtant être le principal atout d'un tel film. Nous n'éprouvons pas la jungle, les personnages n'ont pas chaud, ils sont à peine empêtrés dans une forêt très peu denses, nous n'avons le droit à aucun plan contemplatif ou particulièrement travaillé. C'était l'occasion de faire des contre-plongées, de rendre les personnages minuscules devant l'immensité et la menace, mais rien de tout cela n'est fait.
Le réalisateur ne s'intéresse pas non plus à ses personnages. Le professeur est taxé de poète sensible, le photographe est censé être un baroudeur passionné, quant au personnage principal, on comprend vaguement qu'il a voulu fuir une pénible vie de routine.
Mais dans les faits, nous avons affaire à une bande d'ados qui se chamaillent et qui plaisantent continuellement. La sensibilité du prof n'est pas montrée, la passion du photographe n'est pas creusée, les raisons profondes du voyage de Yossi ne sont jamais exposées. Nous n'entendons nulle poésie, nulle passion, nul discours enflammé, les dialogues sont parfaitement inintéressants.
Le scénario ne présente pas de grosse erreur, mais c'est très classique. L'aspect survie est crédible, mais c'est du déjà vu.
En résumé, il n'y a pas de défauts grossiers, mais l'auteur ne prend absolument aucun risque. Il en résulte un film sans personnalité qui n'éveille pas les passions