De quel cerveau malade a bien pu émerger le fantasme d'un Rowdy Piper en haillons dans une ville fantôme ? Mystère.
Peut-être celui de Don Allan, un Canadien qui n'a aucun fait d'armes notable dans l'industrie. Vu le travail, je ne vais pas creuser plus loin !
Jungle Ground est l'archétype du film hypocrite qui, derrière une vision post-apocalyptique de la délinquance, n'est rien d'autre qu'un thriller mal ficelé ressuscitant le spectre du vigilantisme, une forme particulièrement politisée du cinéma d'action, pour en faire un banal divertissement sans assumer le moindre parti pris idéologique ou moral.
Le scénario est cousu de fil blanc, avec une absence de réelle caractérisation des personnages. Même Piper, que j'avais découvert dans le sublime They Live (1988), assène des punchlines après chaque fatality, dignes des heures glorieuses de Schwarzenegger, sans sembler vraiment investi dans ce qu'il fait.
Il ne faut pas non plus attendre grand-chose du reste du casting : la fiancée prise en otage par des jumeaux sourds – ce qui accentue le ridicule de la situation –, le grand méchant qui porte un nom de dieu nordique parce que ça fait stylé, et son bras droit au nom reptilien qui finira par se rallier à notre catcheur pour venger son frère. Bref, rien à sauver.