L'autre jour ma copine me balance une trivia à la con sur les foetus, et je fais "ha mais parait que les foetus ont déjà des ongles" une chose que j'avais appris 15 ans plus tôt en regardant le film Juno.... et qui s'avère complètement fausse (en même temps vu le personnage qui balance ça dans le film, est-ce qu'on est étonné ?)
Suite à cela, j'apprends que ma copine n'avait jamais vu ce film, et je me suis dit "tiens, il doit être disponible sur Amazon Prime ou Disney Plus" ... et pas du tout en fait. Trois jours plus tard, je retrouve le DVD du film, dans une brocante, à un euro, je prends. Et c'est rigolo parce qu'il y a un plaisir à revoir ce film en DVD, avec la pub contre le téléchargement au début (qu'on a vu 4 fois à cause d'un problème de poussière qui nous a obligé à ressortir le DVD) les bandes annonces pour des films indés oubliés. Juno est encré dans la capsule temporelle de 2007, et c'est finalement limite meta de le voir sur le format type de ces années là.
Juno c'est un peu le cliché du "film indépendant américain" (réalisé par un auteur qui avait déjà pied à Hollywood vu qu'il s'agit du fils d'Harold Ramis (Ghostbusters, Jumeaux, etc...)): de l'action qui se passe dans une banlieue américaine du midwest, une protagoniste qui a toujours le bon mot, des gens qui ont des goûts de hipster (Juno ne jure que par le punk des années 70, ça bouffe des tic-tac à l'orange et ça utilise des téléphones burger) une comédie centrée sur les individus, un générique en dessin animé, une histoire qui se déroule au fil des saisons (avec un petit carton pour te dire à quelle période ça se passe) et une B.O. totalement piochée dans la pop-folk au point que je me suis demandé si j'étais pas en train de voir un Let's Play du premier Life is Strange. (La vanne était facile.)
Et un putain de casting de série télé qui fait qu'on a tous vus cette tête là : c'est évident pour Jason Bateman et Michael Cera, mais on a aussi J.K. Simmons et Alisson Janney (avec Simmons qui joue un rôle de mec sympa et positif... incroyable) et un caméo de Rainn Wilson (c'est limite si c'est pas Dwight de The Office qui aurait été téléporté dans le monde de Juno.) Mais celle qui m'a le plus troué le cul, c'est Jennifer Garner, dont j'avais oublié à quel point le jeu d'acteur pouvait être bon : elle fait très très bien cette trentenaire un peu coincée qui cherche à ce que tout soit parfait. En voyant sa photo les personnages se demandent si elle est bien réelle... et elle le rend très bien. Bon, après, c'est le film qui a révélé Elliot Page, et je n'épiloguera pas sur le fait qu'en 15 ans, c'est une toute autre personne.
En tout cas, ça m'a fait plaisir de le revoir, même si c'était un film dont je me souvenais globalement bien : j'avais déjà toutes les étapes en tête, je me souvenais d'à quel point ça restait un film qui met en scène des personnages qui sont généralement "bienveillant" (big up aux parents de Juno par ou à sa meilleure pote) ou qu'il parle bien plus de la responsabilité d'être parent (avec un Jason Bateman qui est à la limite du creep)
A la fin du film, Juno peut mener sa petite vie d'adolescente normale, tandis que Vanessa obtient le rôle de mère qu'elle souhaitait, quitte à avoir perdu son conjoint (il n'était visiblement pas prêt pour ça.)
Bon, certains s'en sont servis pour en faire un film anti-avortement, alors que c'est assez évident que le film laisse aux gens le choix. La seule critique qu'il peut faire, c'est le côté "délètère" de certains planning familiaux ce qui fait que les personnes qui y vont sont plutôt abandonnés à eux-même au lieu d'avoir des informations fiables. (Notamment sur les ongles de bébé.) Mais ça porte alors sur le problème plus général de la santé aux USA.
Bon revisionnage.