La comédie semble vraiment bien s'accommoder du sujet des mère-enfants. Déjà dans "The snapper", Stephen Frears avait réalisé une des plus drôle comédie anglaise de sa décennie en montrant également une fille totalement décomplexé avec son statut de fille enceinte. Près de 15 ans plus tard, C'est Ellen Page qui va crever l'écran et devenir la révélation de ce film, malgré ses déjà 10 ans de carrière (commencé à l'âge de 10 ans à la télévision).
Mais "Juno" c'est avant tout un ton. Le ton de l'adolescence, de la provocation et de l'insolence. Un ton insufflé par le scénario de Diablo Cody, une bloggeuse repérée sur internet, qui écrit ici son premier scénario. Juno surprend perpétuellement dans ses répliques décalés et anticonformistes, qui vous font rire par leurs désinvoltures et leur spontanéités. On est très loin du cliché du teen movie aux ados boutonneux qui ne pensent qu'a être dépucelés. D'abord parce que le film adopte le point de vue des filles face au sujet du sexe et de la grossesse, qui en fait ne semble pas être un problème pour elles, face à des garçons qui semblent tous immatures. Et c'est bien là, la fraicheur de ce film, qui désacralise le mythe sacré de la femme enceinte, douce, fragile et aimante.