Une coutume récente à Hollywood veut qu'on récompense les films les plus mal écrits. American Beauty, Up, des saloperies comme ça... Loin d'être une saloperie de cet acabit, Juno n'en est pas moins un des scénarios les plus nuls de ce côté de la galaxie.
Déjà, même s'il avait été bien travaillé et écrit correctement, il aurait 20 ans de retard sur Les Années Collège en terme de contenu. ( Pour ceux qui sont nés après 1987, cette série Canadienne narrait les mésaventures d'une bande de collégiens, dont une tombait enceinte... Les implications sociologiques et sentimentales étaient les mêmes, en mieux exploité ! )
Mais, survivant à l'amateurisme le plus évident, le scénario s'est vendu et Jason Reitman ( Canadien, lui aussi ) en a assuré la mise-en-scène.
C'est d'ailleurs un plus, parce que le jeune homme n'est pas complètement manchot et parvient à insuffler une bonhomie et beaucoup de sympathie à un projet qui, sur le papier, ne méritait que la mention Moltonel.
Une réalisation toute en douceur, des chansons qui n'écorchent pas les oreilles, un excellent casting ( à part Michael Cera ) et une bonne direction d'acteur ( même Michael Cera fait illusion ) concourent à faire de ce film un classique instantané des années 2000.
Juno est une adolescente atypique. Elle jette fréquemment un regard cynique sur le monde des adultes et leur perception de la vie : " Mais pourquoi diable parlent-ils de 'sexuellement active' ? C'est pas un interrupteur ! "
Ooh, la maline.
Mais quand la scénariste en a besoin, elle se change en pauvre couillonne-de-la-lune : " Aah booon ? Mais je savais pas que ça causerait des problèmes que de passer mes journées seule avec un homme marié !! Je tombe des nuuuues ! ".
Ces changements de personnalités ne sont en aucun cas le résultat d'une poussée d'hormones, mais bien la marque de quelqu'un qui ne sait pas écrire...
Et donc, Juno est enceinte. Elle décide de ne pas avorter, mais de donner le bébé à un couple hype des beaux quartiers. Jusque là pas de problème, sauf que sa relation avec l'heureux mari va déboucher sur la séparation définitive du couple !
Et v'la la relation ! Elle vient chez lui à la moindre envie de pisser, et papote pendant des heures ( dans le film, elle ne va au lycée que pour essuyer de vilains regards, et ne plus jamais en reparler. ) de ciné, de musique indépendante, de choses comme ça... La "scénariste" n'ayant aucune idée de ce qu'est le cinéma, elle va puiser dans les lieux-communs les plus éculés pour nous livrer d'atroces contre-vérités. L'exemple le plus marquant pour moi étant la scène ou Jason Bateman montre à Juno un film de Herschell Gordon Lewis, elle qui soutenait que Dario Argento était le maître du gore...
Allons donc.
Moi je ne m'amuserai jamais à écrire un manuel de chimie, j'y connais rien...
Qu'est-ce que cette conne de Diablo Cody est allé pondre un scénario entier alors qu'elle y affiche son absence absolue de connaissance en la matière ? Tout le monde sait que c'est Fulci, le maître du gore ! Enfin !
Finalement, après explosion du couple-modèle, Juno donne son bébé à Jennifer Garner, malgré tous les indices de névropathie avancée qu'elle présente, et l'absence d'un père équilibré et intelligent. En fait Juno est un prequel d'Halloween, et le bébé c'est Michael Myers, quoi...
Le film est un exemple flagrant de l'émotion qui court-circuite la raison, une fois encore, car on ne peut qu'être touché par cette histoire d'abandon et de sacrifice.
Alors on lui met un Oscar.