Mention : Mauvais hybride
Les Wachowski sont incroyablement inconstants. Comme des équilibristes qui restent parfois suspendus a des scénarios bien ficelés (Matrix, Cloud Atlas) mais qui tombent aussi dans le profond ridicule (Matrix Reloaded, Matrix Revolutions, Speed Racer).
"Jupiter Ascending" est malheureusement un nouveau ratage. Le scénario est d'un vide abyssal et les scènes d'actions sont interminables. Une surenchère d'effets visuels qui flirte avec les bas-fonds de Matrix. Une surenchère de coups de poing pour pallier au néant du récit.
Tous les films des Wachowski collent plus au moins à leur temps. "Matrix" était pleinement encré dans l'ambiance fin des années 90; particulièrement dans ses questionnements, la vertigineuse avancée technologique et la drogue. Jupiter fait partie du flot d'héroïnes "fantastiques" du cinéma hollywoodien actuel (Hunger Games, Divergente...).
L'intrigue ne le raconte pas aussi clairement, mais on a de nouveau à faire à une élue sensée renverser une société dystopique en place. Tout cela sur lit de romance improbable. Sur ce point précis par exemple, le film trouve la part de ringard du genre. Channing Tatum se sent pousser des ailes, Mila Kunis n'est vraiment pas brillante. Cette Jupiter est une girouette crédule. Une petite citation pour démontrer cette intensité :
« Elles volent tes bottes ?! » Dans le contexte cette réplique est vraiment risible.
Parfois plus couillu dans le procédé, "Jupiter Ascending" a le fond encore plus percé que les dites aventures dystopiques. Pour reprendre sur le casting, Eddie Redmayne est aussi insupportable ici qu'il est fascinant en Stephen Hawking.
Visuellement il y a bien quelques plans contemplatifs qui justifient presque la 3D, mais du reste c'est très flou. La réalisation reste assez spectaculaire. Mise à part le chara-design qui est globalement pittoresque (sauf les crocos); les Wachowski démontrent encore une certaine maitrise de la science-fiction. Décors spatiaux et vaisseaux transportant dans un voyage galactique. Mais une fuite sempiternelle vers l’exubérance et la profusion de spectacle.
Note : 8 / 20