Et voilà.
Une fois de plus, je vais me retrouver à la place de celui qui a apprécié un film que tout le monde trouve ridicule, à juste titre dirais-je.
Parce que le nouvel opus de la fratrie Wachowski ne manque pas de défauts, loin de là. Citons pêle-mêle :
_ un scénario fouillis et brouillon, mélange affligeant de Cendrillon, Men In Black et Star Wars
_ des personnages ridicules
_ des "interprètes" tous plus mauvais les uns que les autres (le palme revenant sans hésitation aux deux "acteurs" principaux, qui sont pathétiques)
_ faut-il mentionner les dialogues ? non, je ne crois pas...
_ combattre en faisant une sorte de patin à glace de l'espace
_ des incohérences et des facilités par wagons entiers
Enfin bref, tout ce qu'il y a de pire dans ce genre de production.
Et pourtant, il y a un petit je-ne-sais-quoi qui m'a accroché pendant tout le film.
C'est dans les effets spéciaux nous montrant Jupiter, que j'ai trouvés particulièrement beaux. On sent que les frangins/frangines se sont fait plaisir sur ce coup là. Les vaisseaux qui plongent dans les nuages tourbillonnants et colorés, les cités cachées au fond des ténèbres et environnées d'éclairs monumentaux, certains passages presque lyriques m'ont fort plu.
Et puis, il y a cette description d'une sorte d'aristocratie décadente de l'espace. Il y a quelque chose de baroque dans la description de cette famille pourrie, vautrée dans sa fortune indécente et où l'argent constitue le seul sens moral (heureusement que ce genre de choses n'existent pas dans la réalité, n'est-ce-pas ? Des gens qui considèrent qu'on peut tout justifier, même ce qui est le pire moralement parlant, au nom des profits, ça n'existe que dans les films, hein ?)
Et, à partir de là, on peut trouver une sorte de thématique commune à une partie des films des Wachowski, une sorte de lutte des classes (n'ayant pas peur d'employer cette expression tant elle est encore d'actualité) dans laquelle des "esclaves", qui ne servent qu'à être exploités par des dirigeants monstrueux, se révoltent et gagnent leur liberté. L'humanité de Matrix, la "pitance" de Cloud Atlas rejoignent alors les terriens de Jupiter Ascending.
Du coup, même avec les défauts, et en ayant une conscience claire de ceux-ci, j'ai plutôt apprécié ce que j'ai vu.