Jupiter Ascending, Le Petit Dernier Des Wachowski
Princesse Peach et Zelda peuvent aller se rhabiller car voici venu Jupiter Jones (Mila Kunis) et son Mario Bros alias Caine Wise alias Channing Tatum !! Pourquoi cette exclamation, eh bien c'est simple le film peut se résumer avec la comparaison faite au début de ce paragraphe, grâce à notre héroïne, qui passe son temps à se faire capturer puis sauver par son prince charmant.
Malheureusement, ce n'est pas le seul défaut des personnages, ils sont aussi transparents, ne faisant que traverser l'histoire sans jamais l'animer ou en être les moteurs, puisqu'ils sont les jouets d'une guerre de pouvoir entre une fratrie, les Abraxas, qui se battent pour obtenir l'héritage de leur mère, la Terre. En outre, ils sont d'une crédulité et d'une bêtise sans espoir, ce qui est d’ailleurs souligné, à la fin du film, par le grand méchant, seul consensus sur la personnalité de nos héros.
De plus, certains passages de l'histoire sont des sortes d'ovnis narratifs au sein même du film, comme lorsqu'ils se retrouvent dans cette administration, un passage à la Terry Gilliam mixé de Monthy Python, qui donne un côté humoristique au film mais ne colle pas réellement avec l'univers créé. On sent rapidement que le film a été remonté à plusieurs reprises pour coller au Blockbuster de notre temps. J'en veux pour preuve l'histoire qui est reléguée au second plan, au profit de scènes d'actions qui partent un peu dans tous les sens, par ailleurs cet article http://time.com/3693643/jupiter-ascending-production-story/ d'Eliana Dockterman qui parle des projections tests et de leurs résultats déplorables, qui ont mené au remaniement du montage. Ce qui donne des ellipses narrative et des coupes qui rendent l'histoire parfois peu lisible, et empêche le développement des personnages, autant secondaires que principaux.
En ce qui concerne l'univers, le production design est vraiment sympathique, les différents environnements sont très réussis et on se laisse vite enchanter par les différents lieus visités par les héros. Côté inspiration, on retrouve un mélange de Star Wars pour les créatures, plus bizarres les unes que les autres, et je ne parle pas que de Tatum en version mi-humain mi-chien, et de Star Trek pour son discours en arrière-plan sur les inégalités sociales et la répartition des richesses. Cette partie intéressante, avec en ligne de mire Jupiter et son ascension sociale, aurait gagné à être mis en avant, et nous rappelle Matrix par certains aspects. En effet, la famille Abrasax qui compte sa fortune en nombre de planètes et d'humains à « récolter », dont la terre est l'un des joyaux, maintient la population dans l'ignorance de leur véritable destin, c'est à dire terminé en liquide bleu, pour permettre une vie éternelle à cette famille et tous leurs clients (voir l’intéressant article d'Arnaud BORDAS http://www.capturemag.net/etat-critique/de-lautre-cote-du-miroir/ pour plus de symbolique).
On espère, après cette demi-déception, que les Wachowski auront la liberté nécessaire pour leur série sur Netflix, Sense8, et nous apporterons un divertissement fun et intelligent, comme ils en ont l'habitude.