Un classique et en plus il y a des dinosaures (spoiler)
En 1993, encore tout gamin et passionné de dinosaures j'eus le plaisir de voir surgir sur les panneaux du cinéma de mon quartier, une affiche noire où s'étirait sur fond rouge l'inquiétante et fascinante silhouette d'un Tyrannosaure. Je pense que je suis à ce moment là entré dans une courte période d'hystérie. Je suis bien évidemment allé voir le film avec mon papa, et j'en suis ressorti complètement surexcité. Dans la cour de récréation, dès lors, de nombreux gamins ont joué au vélociraptor. C'est ma première expérience cinématographique vraiment marquante et c'est un film que je revois toujours avec le même plaisir encore à l'heure actuelle. Il m'a d'ailleurs accompagné durant toute mon adolescence et le nombre de fois où je l'ai visionné est sans doute assez impressionnant. Le plus dur actuellement pour moi c'est d'éviter de réciter les répliques quand je le regarde avec quelqu'un.
Donc, dès le préambule, vous êtes fixé sur ce que je pense de l'oeuvre... et question objectivité pure on repassera et d'ailleurs face à un film qui a autant d'importance pour moi je me garderai bien de le décortiquer froidement. Une des première chose que j'apprécie, en dehors des Dinosaures (!!!) c'est le choix des personnages ; les scientifiques rigoureux, le scientifique barré, l'avocat péteux, le milliardaire un peu barré, le chasseur froid et méticuleux, l'informaticien cooooollll, l'informaticien geeeekkkk (et un peu salopard), une geek, et un taré des dinosaures (oui à l'époque je me ressentais quelques affinités avec Timmy). Avec tout cela Spielberg (pour lequel je ne nourris aucune forme de fétichisme particulier comme j'ai déjà pu le voir chez certaines personnes) a réussi à concocter une bonne histoire qui nous accroche bien au fond du siège tout en nous distillant un nombre impressionnant de phrases cultes ("auriez vous projeté avoir des dinosaures dans votre parc à dinosaures", suivit du terrible "je crois que je hais cet homme", sans parler du "petite futée"...) et de scènes cultes (rien que toutes celles avec le Tyrannosaure et avec les vélociraptors (oui, point de majuscule, question de dignité face à seigneur T. Rex tous les autres ne sont que des laquais) sont à mettre au panthéon symbolique du cinéma, de même que la scène du dilophosaure ("Hé ben c'est normal que ta race ait disparue").
L'Histoire en elle-même est plutôt simple mais le fait que l'on suive, comme dans un livre (on se demande bien pourquoi monsieur Crichton) par chapitre des groupes de protagonistes sur différents points géographiques et narratifs donne beaucoup de saveur à l'ensemble ; on n'est pas que dans un survival (ouh le vilain anglicisme) simple et l'idée se déroule également autour d'une reprise de contrôle de l'ensemble. On passe également de la jungle à des huis-clôt flippant, un peu à la Alien ; on sait dès que le professeur Satler franchit les porte de la remise qu'elle n'aura pas qu'à suivre les câbles au plafond!
Non mais en fait, je me rend compte que continuer longtemps risque me faire verser dans le panégyrique ; d'autres moments important se bouscule dans mon esprit, un pas qui fait trembler la terre, des rond dans un verre d'eau une course poursuite avec un Tyrannosaure et un des plus beau cri de terreur que j'ai pu voir... Franchement du bel ouvrage. Je rajoute simplement que ne pas avoir trop forcé sur le numérique fait que le film n'a que peu vieilli, pour notre plus grand plaisir... vingt ans après... Bon j'vais aller me faire une petite verveine moi.