Critique visible, entre autres, sur www.whattheduck.fr!
La saga semblait finie, et tout d’un coup boum. Jurassic Park 4, ou Jurassic World, se concrétisait. Le trailer fut mon premier contact avec l’univers depuis une dizaine d’années. Et il m’avait inquiété. Un nouveau parc, des dinosaures qui obeissent à l’homme, bref du prétexte bateau et des nouveaux dinos tous moins bien mis en valeur les uns que les autres. Referont-ils les erreurs de Jurassic Park 3 ?
Finalement, on y gagne comme on y perd. J’ai aimé voir du gros budget avec des dinosaures, j’ai apprécié -sans le surjouer quand même- revoir un parc modernisé. J’ai bien aimé Chris Pratt et même Omar Sy, qui m’ont semblé les personnages les plus logiques dans toute cette affaire.
Attention spoiler…
En revanche, j’ai eu bien du mal avec la bétise des protagonistes, le parc mal protégé, le chateau de cartes des barrières, pièges, militaires, cages, qui explosent, ne fonctionnent pas, meurent déchiquetés par ce nouveau dinosaure, plus puissant, plus intelligent, qui arrive à s’échapper et se rapproche inéxorablement du coin de l’île où s’émerveillent les touristes.
D’ailleurs, j’ai détesté dans ses grandes largesses ce nouveau dinosaure, sorte de Predator déshumanisé, véritable incarnation sans âme de la Mort, qui pratique la Terre brûlée partout où elle passe. C’était tout de même sympa de la voir en gros plan, cette vilaine bebête, mais uniquement pour apprécier la technique.
Mais le pire de tout restera forcément cette impuissance devant la nullité de la sécurité, des erreurs humaines, du manque de prise de décision, des barrières ultra-modernes qui tombent sans aucune resistance, de ce conglomérat, entre le « pas de bol » et le « votre securité c’est de la merde » qui nous fait comprendre dès les premières minutes que sur l’île, le Dieu, c’est le super-dino, et en aucun cas les milliards injectés dans les fosses en béton et les cages électrifiées. Et forcément, devant ce Face Palm constant, difficile d’avoir de l’empathie pour le duo d’enfants, pour leur tante, pour le directeur du parc. Tous ces personnages ont d’ailleurs des scènes d’exposition de 2 minutes chacunes, avec des ficelles grosses comme des tringles à rideau. La médaille revient à l’actrice principale, gestionnaire en talon, qui finira jupe raccourcie et chemise en bandana pour montrer son évolution guerrière. Mais toujours en talon, c’est tellement cool lorsqu’on est poursuivie par des raptors.
Jurassic Park était une merveille d’histoire et d’ébahissement, couplé d’un solide film à suspense. Jurassic World se contente d’être un film d’action classique, désacralisant encore un peu plus les dinosaures.